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DE GUICHENON. 281
que : si l'Alexandre de Quinte-Curce est invincible, celui de
M. de Vaugelas est inimitable.
Durant le cours de l'année 1634, Guichenon était entré en
relation avec Vaugelas à l'occasion d'un procès que ce dernier
avait à soutenir pour sa terre de Pérouges, procès qui l'avait
contraint de venir à Bourg pour voir les juges et faire choix
d'un avocat. Le choix tomba sur Guichenon qui justifia la
préférence qui lui fut accordée sur ses confrères en gagnant
le procès. M. de Vaugelas, comme on le pense, avait gardé
bon souvenir du jeune avocat et sa bienveillance lui était tout
naturellement acquise. Guichenon s'était proposé d'utiliser
les vacances de l'année 1637 en allant à Chambéry explorer
les archives de la cour des comptes de Savoie où il espérait
faire ample moisson de pièces et documents pour son Histoire
de Bresse ; mais pour mener son projet à bonne fin, il pensait
avoir besoin de lettres de recommandation ; or les frères de
Vaugelas étaient fixés dans celte ville, l'aîné en qualité de
Président du Sénat. Au lieu de s'adresser directement Ã
Vaugelas, il employa l'intermédiaire de d'Hozier qui déjÃ
l'avait mis en rapport avec le savant Duchesne , auquel cent
volumes in-folio, tous écrits de sa main, sur les antiquités et
l'histoire, ont valu'le titre glorieux de Père de l'histoire de
France. Sous la date du 3 septembre nous trouvons deux
lettres adressées par Guichenon, la première à d'Hozier, la
seconde à André Duchesne auquel il expose et soumet le projet
et la division de son Histoire de Bresse et de Bugey :
A Monsieur d'Hozier, seigneur de la Garde. chevalier de l'ordre
du Roy, etc. etc.
Monsieur,
Je ressens à toutes heures les effets de vostre bonté et de vos
promesses. Mais comme vostre courtoisie n'a point de bornes il
a fallu que j'aye receu de vostre main les généalogies de Bussy.