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CRITERIUM. 451 Que rien ne sourit plus à ton désir nomade, Que tu vis sans espoir, sans regret du passé. . Tu demandes au Ciel que fatigue ta plainte : « C'en est-il fait de moi? mon cœur doit-il mourir? Et Dieu m'offrira-t-il un signal, une empreinte, Où je lise une fois si je dois refleurir?— Et le Ciel te répond: « — Homme, quelle souffrance A fait saigner ton cœur? L'amour t'a-t-il trahi? » —« Oui ! » — Reprends ton courage et garde l'espérance ; Le temps panse la plaie et tu seras guéri. Pleures-tu le néant d'une amitié perfide ? — « Oui ! » — Refoule tes pleurs, et sache l'oublier, C'est la déception qui t'imprime une ride ; Ce n'est qu'un rêve éteint ; ce n'est pas le dernier. Sans pouvoir l'étancher as-tu soif de la gloire ? — « Oui ! » — Sache mépriser ce breuvage mortel. Il faut être martyr pour espérer le boire ; La gloire est un gibet avant d'être un autel. La richesse à tes vœux serait-elle rebelle? — « Oui ! » — Savoir être pauvre est le plus noble bien ; Mais si tu ne le sais, au travail sois fidèle, L'or couronne Souvent l'effort quotidien. Homme, tu peux guérir ; tu sécheras tes larmes. Mais sondons de ton âme un suprême repli :