Revue du Lyonnais » série 2 - n°11 ( 1855 ) » pp.074

74                 ANNE DE GEIERSTE1N.

                  Oh eh ! berger !
                  Quittez la bruyère,
                  Fuyez le danger.
                       BIEDEBMANN.
         Rentrez les vaches des montagnes,
         L'orage gronde sur les monts ;
         Il éclate sur les campagnes.
                       LES BERGERS.
                 Courons, courons.
                   LES FILS BIEDERMANN.

        Le voyez-vous? La foudre se promène.
     L'avalanche s'élance et roule avec fracas !
     Sur son lit de glaçons, de neige, de frimas.
          Le vieux Pilate se déchaîne.
                        LE CHOEUR.
         Mais c'est en vain que sa fureur.
         Ses cris, ses soupirs et sa plainte
         Veulent nous glacer de terreur ;
          D'Einsiedlen la Vierge sainte
       Étend sur nous son regard protecteur
                           ANNE,
       Protége-nous, Dame de l'Helvétie:
       Accorde-nous ta grâce ef ton appui.
         Pour les malheurs de cette vie
         Et pour les dangers d'aujourd'hui
                           TOUS.
       Protége-nous, Dame de l'Helvétie !
                       BIEDERMANN.
     Qu'avez-vous entendu?
                       LES BERGERS.
                                C'est comme un cri dappei.