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538                DISCOURS DE M. B0U1LUER.

   En attendant que ces conférences portent leurs fruits, les
candidats à la licence sont toujours en très-petit nombre.
Trois seulement se sont présentés, mais deux ont été reçus,
ce sont: M. Jacquet, professeur au collège de Bourg, et
M. l'abbé Mellier de la maison des Chartreux. M. l'abbé
Mellier est un des meilleurs licenciés qu'ait reçus depuis
quelques années la Faculté des lettres de Lyon, et il nous
en a rappelé plusieurs autres sortis avant lui de la même
maison.
   Les bacheliers ès-lettres n'ont pas dépassé le nombre de
cent soixante-seize, soit à cause du baccalauréat ès-sciences,
soit à cause de la diminution de notre ressort par la création
de la Faculté de Clermont. Ce nombre n'est pas encore fort
au-dessous de celui des candidats au baccalauréat ès-sciences.
En sera-t-il de même à l'avenir, je l'ignore, mais je pense
qu'il faut désirer que cet équilibre se maintienne dans l'in-
térêt du nouveau système d'études et plus encore de la
société elle-même. Je vois tout le jeu et toute l'harmonie de
ce système, les sections qui tantôt s'unissent et tantôt se
séparent, l'enseignement mixte et l'enseignement spécial,
se fonder sur la supposition de cet équilibre. Tout boitera,
tout sera à remanier du jour où une section aura été plus
ou moins absorbée par l'autre. Que faire d'une classe
de troisième, de seconde, de rhétorique où il n'y a plus
qu'un ou deux élèves? En outre n'est-il pas évident
que, dans l'intérêt de la société, tous ne doivent pas se diriger
du même côté? Ce n'est pas un mal qu'il y ait moins d'étu-
diants en droit; mais serait-ce un bien que de nos lycées il
ne sortît plus que des ingénieurs ou des candidats, même
en temps de paix, aux écoles militaires?
   Combien , messieurs, ne serait-il pas plus à désirer
encore que cet équilibre entre les sciences et les lettres pût
s'établir dans l'intelligence même du jeune homme par l'union
des deux baccalauréats ? Mais j'ai peur qu'ici quelqu'un ne m'ar-
rête et ne me dise : pourquoi ne pas demander, ce serait plus tôt
fait, que chacun désormais apprenne tout et sache tout? Je
réponds qu'il ne faut pas à plaisir exagérer les difficultés,
et se défier à ce point des forces . de l'intelligence et de
la volonté de la jeunesse. Cette union recommandée si
vivement aux étudiants en médecine par M. le Directeur de
l'Ecole, est un but que peut facilement atteindre tout jeune
homme intelligent et studieux. Que de fois, dans le cours
d'une expérience déjà longue, n'avons-nous pas vu les plus