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• * ÉTUDES SUR 1,'HISTOIRE DU DAUPHINÉ. 221 point uniquement renfermés dans l'administration du Trésor ; il était encore aux ordres du Préteur, pour décharger ce ma- gistrat d'une partie de ses fonctions, et pouvait être, à ce point de vue, considéré comme le premier des lieutenants (1). Le Préteur emmenait encore avec lui six licteurs, armés de faisceaux et de haches; il avait en outre à sa suite des scribes, des haruspices, des crieurs publics, des appariteurs (ac'censi), sans compter les préfets de son armée, sa cohorte prétorienne, formée de soldais d'élite et les jeunes gens de famille qui allaient servir sous ses ordres et vivre dans sa mai- son (contubernales) (2). L'autorité qu'il apportait dans sa province était double, ainsi que nous l'avons indiqué plus haut, et se composait de la Puissance que lui avait donnée le décret du sénat et de VEmpire (Imperium) que lui avait conféré la loi Curiale. En vertu de la Puissance, il avait le droit d'administrer, de rendre la justice, et même d'établir des contributions extraordinai- res ; en vertu de l'Empire, il ordonnait des levées, comman- dait les légions et faisait la guerre (3). A son arrivée, il de- vait publier son Edit, s'il n'aimait mieux adopter simplement celui de son prédécesseur. C'était l'exposé des principes de droit qu'il voulait suivre pendant la durée de sa magistra- ture, mais il n'était pas d'abord obligé de ne s'en écarter jamais. En 686, une loi du tribun C. Cornélius ayant forcé les ma- gistrats de se conformera leurÉdit dans tous leurs jugements, l'Édil provincial devint perpétuel comme tous les autres, c'est à dire qu'il fut obligatoire pour le gouverneur pendant toute la durée de son gouvernement (4). Il n'entre point dans (i) Sigonius H , 3. (2) ld. i t , t. (3) Id.u, 5 et 6. (4) M. Laferriére. Histoire du droit civil de Rome, p. 485 ; M. Ortolan. Histoire delà Lég. romaine , p. 226 et 227.