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                        BIBLIOGRAPHIE.                      407

seignements supérieurs que la philosophie peut connaître
d'avance les vérités principales auxquelles elle aspire, et
qu'après ses recherches elle peut trouver ou la confirmation
ou la rectification sans lesquelles ses efforts sont périlleux ou
stériles. A Lyon, parmi les hommes, plus nombreux qu'on
ne pense, qui se sont occupés ou qui s'occupent d'études
philosophiques, il en est peu qui aient consenti à admettre la
séparation absolue de la science et de la foi. Presque tous
ont compris dès l'abord que, sous prétexte de méthode, il y
avait là un piège de l'esprit d'erreur à qui rien ne saurait
être plus cher que la désertion du culte de Jésus-Christ, au
nom des sens d'abord et, si cela ne se peut, du moins au
nom de la raison. Le bon sens lyonnais ne donne point ou
ne donne que par exception dans ce piège ; tout en distinguant
ce qui doit être distingué, et ne confondant point l'ordre de
la révélation et l'ordre de la démonstration, il se refuse a
croire sur parole à l'incompatibilité de ces deux ordres; il
attend tranquillement les preuves de celte incompatibilité,
qu'il sait très-bien qu'on ne lui donnera pas et qu'on ne peut
pas lui donner; enfin, sans s'offenser de s'entendre dire que
la prétention de rester croyant, en étant philosophe, est la
marque d'un esprit borné, il demeure, lui, fermement per-
suadé que la foi chrétienne el la raison sont parfaitement el
essentiellement compatibles, et qu'il est aussi insensé de re-
jeter la foi au soi-disant profit de la raison, que la raison au
soi-disant profil de la foi.
    Ce n'est donc guère à Lyon qu'il faut chercher ce qu'on
 a appelé les philosophes purs, ces hommes qui demandent
uniquement à la raison humaine ce qu'il faut croire et ce
 qu'il faut pratiquer. La bonne foi lyonnaise ne conteste point
 la sincérité de ces libres penseurs, mais elle ne voit dans leur
 prétention qu'une erreur funeste. Dès le premiercoup-d'œil,
 elle se demande avec étonnement comment des hommes