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298                                M. JULES JANIN.

M. Jules Janin donne au public une partie des feuilletons
qu'il a écris dans le journal des Débats. Vraiment c'eût été
dommage que tant d'esprit, de verve et de bon sens eussent
été perdus pour toujours. Ces pages ne devaient pas subir
le sort des feuilles, elles ne devaient pas être à tout jamais
le jouet des vents. Les bons esprits le pensaient et le di-
saient. « Entre tous ces feuilletons que Janin écrit depuis
« tant d'années et qui lui assurent une physionomie originale
« dans l'histoire des journaux de ce temps ci, on ferait un
« choix très-agréable et très-intéressant a relire et à consul-
« ter. Jamais on n'a mieux parlé que lui de ces choses fu-
« gitives et rapides qui pourtant ont été l'événement d'un
« jour, d'une heure et qui ont vécu. Sur un brouillard du
« soir, sur un violoniste qui passe, sur une danseuse qui.
« s'en va, sur une bouquetière qui meurt, il a écrit des
« pages délicieuses, qui méritent d'être conservées. Sur
« Scribe, sur Balzac, sur E. Sue, sur Théophile Gautier, il a
« écrit des jugements rapides, nuancés, trouvés à l'heure
« même, qu'on ne refera pas et qu'il faudrait découper et
« isoler de ce qui les entoure.
   « M. Sainte-Beuve (car c'est le spirituel critique qui parle
« ainsi)(1), M. Sainte-Beuve ajoute: Ce choix que je désire
« dans les feuilletons de Janin, il serait bon peut-être que
« ce fût un autre que lui qui se chargeât de le faire.
« Martial a très-bien jugé ses propres épigrammes ; pour-
« tant s'il avait fallu faire un choix, un triage dans un si
« grand nombre de pièces, est-ce Martial qui en eût été le
« plus capable? vous voyez que je dis toute ma pensée. »
  Là dessus nous ne partageons pas l'avis de l'auteur des
Causeries du lundi, et nous sommes enchanté pour notre
pari que M. Janin n'ait confié à personne le soin de couper

      1} (iaunri'irt   du lundi, I. n, |>. )()'<-