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DISCOURS DE M. BOUILLIE!!. 53 f armées. Nous vous relevons à tous les yeux de nos sévères reproches , et nous proclamons en cette enceinte qu'alors que nous n'accordions a vos nobles efforts que la mention Assez bien , nous vous disions du fond de nos cœurs fran- çais : Très-bien vaillante et généreuse jeunesse ! Courez échanger vos modestes diplômes contre les palmes de nos soldats, campés sur les ruines de Sébastopol ! DISCOURS DE M. BOU1LLIER. MESSIEURS, Jamais encore l'enseignement supérieur n'avait reçu en France de plus grands développements, jamais il n'avait été consacré par de plus grands succès. Grâce à l'excellence des choix de M. le Ministre de l'instruction publique, quel n'a pas été l'éclat des débuts des trois nouvelles Facultés des lettres de la Flandre, de l'Auvergne et de la Lorraine ! Quel démenti donné à ces prophètes de mauvais augure qui leur prédisaient l'indifférence, l'abandon, la mort en nais- sant ! Yoici encore qui n'est pas moins digne de remarque en ces temps d'indifférence ou d'hostilité ; partout, entre toutes ces chaires nouvelles, c'est la philosophie qui a eu les honneurs, partout c'est la philosophie qui a eu la principale part dans le succès général. Avec quel enthousiasme les villes qui les avaient si ardemment désirées n'ont-elles pas accueilli ces jeunes et brillants professeurs; c'est ainsi, je m'imagine, que les villes de l'ancienne Grèce accueillaient dans leurs murs les orateurs, les philosophes, les poètes. Et elles n'ont pas seulement prodigué les applaudissements et les auditeurs , elles n'ont reculé devant aucun sacrifice pour installer magnifiquement les Facultés nouvelles dans des monuments consacrés aux sciences et aux lettres. Nous aussi nous avons applaudi en redoublant d'efforts pour ne pas laisser éclipser par ces jeunes rivales la renommée de leur sœur aînée, la Faculté des lettres de Lyon. Mais qu'il est difficile de s'élever et de se maintenir au niveau de cette grande tâche de renseignement supérieur! Considérez un peu ce qu'on attend et ce qu'on exige d'un profes- seur de Faculté. If doit puiser aux sources mêmes; il doit n'ignorer rien de ce que d'autres ont écrit et pensé sur les sujets qu'il traite ; enfin aux pensées et aux travaux d'autrui, il doit ajouter ses propres recherches et ses propres pensées.