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                  DISCOURS DE M. ÃABABEAO.                    525
  vous rendre cette anne'e des nouveaux enseignements d'ap-
 plication confiés aux Facultés , de n'avoir pas à rouvrir la
 lutte qui a si longtemps divisé , qui divise peut-être encore
 les hommes de science et les amis exclusifs des lettres.
     Le temps approche , d'ailleurs , où la grande épreuve de
 l'alliance des sciences et des lettres , faite dans toutes nos
 institutions d'enseignement , opposera aux entraînements
 des passions qui nous agitent les leçons de l'expérience ,
 contre lesquelles viennent si souvent se briser tant de sté-
 riles prévisions d'avenir.
    Attendons encore, laissons auxjeunes élèves des sciences,
 que quelques opinions condamnent prématurément avec tant
 d'injustice , le temps d'arriver aux affaires , d'atteindre à de
 hautes positions, et de parvenir à cette période de la vie où
commencent les difficiles épreuves, où les mauvaises passions
 sont flétries, et où l'homme de bien a pu s'acquérir des droits
 à l'estime publique , et il n'appartienda plus qu'a ces mêmes
 enfants devenus des hommes de nous dire : s'ils n'ont pas
trouvé, dans l'heureux concours des sentiments religieux
de leur enfance , des émotions si douces de la littérature .
et de la vigueur intellectuelle due aux études scientifiques
de leurs premières années , le précieux germe des vertus
qu'ils auront pratiquées, et de l'utilité qu'ils auront apportée
dans le monde.
    Une confiance plus générale, nous l'espérons , accueillera
les nouvelles leçons des Facultés. Les étudiants de l'école
pratique des sciences , que nous inaugurons cette année ,
n'appartiennent plus à ce premier âge, objet de tant de
controverses et de systèmes si divers d'éducation morale et
intellectuelle ; ils auront accompli leurs premières études
classiques ; ils commenceront à entrer dans la vie active ,
qu'ils doivent parcourir avec utilité pour eux et pour tous ;
et, au moment de se vouer aux labeurs imposées aux nou-
velles sociétés , ils nous demanderont eux-mêmes de rendre
leur tâche plus facile et plus fructueuse.
    Ne croyez pas que leur première jeunesse , en apparence
si joyeusement distraite et insouciante de la marche progres-
sive de la société , se soit écoulée étrangère aux merveil-
leuses découvertes des sciences. A chaque retour dans sa
famille , aujourd'hui accompli en quelques heures , le jeune
écolier a béni la puissance de la vapeur et la vitesse des
chemins de fer. Quelque lointain qu'ait été l'exil auquel l'ont
condamné les exigences de son éducation > le télégraphe a