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524               DISCOURS DE M. TABAREAU.

    Mais la justice et la bienveillance de l'Empereur ont honoré
 nos Facultés d'une distinction plus glorieuse encore. Pour la
 seconde fois, la Faculté de théologie a vu un de ses membres
 élevé a la dignité épiscopale. Mgr. Plantier, que ses brillants
 succès dans l'éloquence de la chaire désignaient au siège
 illustré par Fléchier, laisse dans nos rangs un vide qu'il
 sera difficile de remplir, et dans le cœur de ses anciens col-
 lègues et de ses amis des sentiments d'une respectueuse
 et inaltérable affection, que lui ont concilié les rares qualités
 de son esprit et de son cœur.
    Mais comment parler de nos Facultés, des services qu'elles
ont rendus, des services plus précieux encore qu'elles sont
 appelées à rendre, du mérite qui distingue chacun de leurs
 membres, de l'éclat que les écrits et la renommée de plu-
 sieurs d'entre eux répandent sur cette opulente cité, sans
 éprouver un sentiment pénible à la pensée qu'elle ne leur a
 point encore ouvert un asile qui réponde à la dignité et a
l'importance de leurs fonctions? Espérons qu'un avenir, qui
ne fuira pas toujours devant nous, réalisera enfin les projets
de M. le Sénateur, et que, sous un prince qui pourra dire
comme Auguste : « qu'il a trouvé une Rome de briques et
qu'il laisse une Rome de marbre, » Lyon aussi aura enfin
saSorbonne et ses lycées.
    Messieurs les étudiants, pénétrés de reconnaissance envers
un gouvernement qui veut fonder en vous l'avenir de la
France, en même temps qu'il élève si haut la gloire du
présent, vous saurez vous rendre dignes de ses bienfaits.
    Quand les succès et la bravoure de nos armées rappellent
les temps les plus héroïques et les plus chevaleresques de
notre histoire, pourriez-vous faillir à vos destinées et ne pas
vous souvenir qu'il est aussi, pour ceux qui cultivent les
sciences et les lettres, d'âpres sentiers à gravir, de rudes
obstacles à surmonter, de nobles conquêtes a faire ? Le
bruit lointain des victoires de vos camarades d'hier, pourrait-
il arriver jusqu'à vous sans enflammer votre émulation et
sans vous rappeler que, dans cette arène pacifique où vous
combattez, vous aussi, l'amour de la science a souvent poussé
ceux qui marchent sous ses drapeaux à sacrifier leur vie a la
plus utile, à la plus belle de toutes ses conquêtes, a la con-
quête delà vérité?
                DISCOURS DE M. TABÂREA.U.
  Je m'estime heureux , a l'occasion du compte que j'ai Ã