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               DISCOURS DE M. l/ABBÉ NOIROÃ.                523
de liberté qui laisse aux familles toute latitude dans le choix
des maîtres et des méthodes.
   Si cette liberté, qui n'est pas moins dans les principes de
l'Université que dans les dispositions de la loi, interdit aux
examinateurs toute recherche des sources où l'instruction
a été puisée, elle vous impose, messieurs les professeurs,
dans l'intérêt de la société, l'obligation de vous assurer d'une
manière scrupuleuse, soit du degré de culture intellectuelle
des candidats, soit de leurs antécédents moraux, et de vous
armer, au besoin, d'une juste sévérité envers ceux qui, plus
empressés d'obtenir le diplôme que de le mériter, n'ont de-
mandé le succès qu'à un travail précipité, sans profit ni
pour la raison, ni pour le cœur.
   Nous n'avons pas d'ailleurs a redouter la pénurie des
candidats aux fonctions publiques.
   Grâce a la sollicitude de l'état, les classes laborieuses re-
çoivent aujourd'hui, sous mille formes diverses, une instruc-
tion qui élève rapidement parmi elles le niveau des intelli-
gences, et fait sortir de leurs rangs les talents d'élite que
la Providence tient en réserve pour les élever quelquefois
des conditions les plus obscures aux plus hautes positions
sociales.
   Pour seconder le développement de ces talents, des cours
nouveaux vont s'ouvrir dans nos Facultés, sous le nom de
sciences appliquées. Ils auront pour caractère d'associer
plus complètement qu'on a pu le faire jusqu'ici, les procédés
pratiques de chaque industrie aux explications théoriques
qui les éclairent et les dirigent.
   Cette institution est, pour les classes populaires surtout,
un bienfait nouveau, qu'elles feront remonter jusqu'au chef
de l'état.
   C'est encore penser aux élèves que de récompenser les
maîtres qui se sont signalés par d'utiles services. Juste ap-
préciateur de tous les mérites, l'Empereur a daigné accor-
der celte année à plusieurs fonctionnaires de cette Académie,
un témoignage glorieux de sa haute bienveillance. Il a décoré
de la légion d'honneur, M. Seringe, professeur d'histoire
naturelle a la Faculté des sciences; M. le docteur Pétrequin.
le savant professeur de médecine opératoire, et M. Hauser,
professeur de mathématiques à notre lycée impérial. Tout
récemment, et pour la quatrième fois, M. Hauser justifiait
cette distinction, en faisant recevoir à l'école Polytechnique
le premier élève, avec huit de ses camarades.