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464 I.GTHAIRfi. nient si, depuis l'arrêté de Nicolas 1"''. le roi demeurait se paré de Valdrade. Or, est-ce que sur cet incident, après toul tort secondaire de la grande procédure, Adrien se serai! abandonné a l'abominable espèce de recherche que nos deux historiens seraient tentés de lui reprocher ? Ils oublient que, pour croire Valdrade soumise aux ordres du Saint-Siège et pour la décharger de toute excommunication, le souverain pontife s'en était tenu, comme nous l'avons déjà rappelé, a la parole de l'empereur Louis (l)?ii est donc évident que, sur le même sujet, il n'aurait pas exposé la vie de Lothaire et celle de toute sa suite. Locuste était certes moins prodi- gue de poisons que le pape de M. Sismondi ! L'opinion de cet historien, à s'en tenir toujours aux seules invraisemblances, soulève encore une bien sérieuse diffi culte. Nous avons vu que le pape, lorsqu'il eut pu mieux apprécier Lothaire, s'adoucit a son égard au point que celui- ci partit satisfait de sa négociation. Mais si le roi avait reçu l'hostie dont M. Sismondi s'épouvante, il faudrait supposer qu'Adrien accueillit a sa table, honora de présents, réjouit par un paternel langage l'homme qu'il avait empoisonné. l'homme sur le visage duquel il devait, par conséquent, chercher a chaque instant, et cela pendant plus d'un mois, les pronostics d'une mort effrayante ? Ces conséquences . ridicules à force d'atrocité, montrent combien est fausse l'idée qui les amène. De quel côté que l'on examine la ques tion, l'on arrive donc toujours à cette réponse : Non, le roi n'a pas été empoisonné par le pape. Cependant, si la mort inopinée de Lothaire et de ses compagnons de voyage ne résulta pas de la tentative soup- çonnée par M. Sismondi, comment donc l'expliquerons-nous V Faut-il y voir un miracle ? Pour ma part je préférerais sans nul doute ce dernier (1} Ailriani E]>. 5 et li.