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458 LOTHAlKE. « n'ayez pas la présomption de recevoir ce sacrement, de « peur que le sacrement préparé par la Providence comme « un remède pour les Fidèles, ne vienne en vous pour votre « jugement et votre condamnation. » Le prince aveuglé communia. Le pontife, se tournant après cela vers les com- pagnons et les partisans du roi, dit h chacun d'eux, en lui présentant la communion : « Si vous n'avez pas favorisé le « crime d'adultère reproché a votre seigneur et roi Lothaire, « que le corps et le sang de Notrë^ Seigneur Jésus-Christ « vous servent pour la vie éternelle (1) î » Entreverrait - on dans les paroles d'Adrien un indice d'épreuve judiciaire, parce le pontife dit au roi : « il vous reste donc à vous approcher de la confession de S. Pierre " » ? Cette invitation donnerait-elle à croire que le prince fui sommé de venir confirmer par la réception de l'Eucharistie ce qu'il avait assuré ? — Nullement, et la suite du discours du pape a montré que Lothaire fut convié a la Table sainte pour prouver que l'église le comptait toujours au nombre de ses enfants, et non pas pour attester qu'il avait déclaré la vérité. Peut-être pensera-t-on qu'Adrien songea réellement a faire du sacrement une épreuve, puisqu'il prévint le prince que, s'il s'en approchait indignement, l'Eucharistie devien- drait son jugement et sa condamnation ? Cette interprétation serait peu juste. Quand, dans notre enfance, le catéchisme nous disait que « celui qui communie en état de péché mor- tel... boit et mange sa propre condamnation ; » judicium sibi manducet et bibit (2), nous imposait-il une épreuve judi ciaire ? Ne se bornait il pas a nous faire craindre les peines réservées, plus souvent dans l'autre vie seulement qu'en (1) Ann. Met. d'après Réginon, p. 311. On trouve la Chronique de Régi non dans la Patrologie, t. CXXXII.et les Annales de Metz, dansDuchcsnc, I, 111. D. Bouquet et Peilz ont aussi public tous ces anciens documents, (2) S. Paul, «iw CorinHifcnr V,. !>•<', chap, XI. >. 49.