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      DEUX LETTRES INÉDITES DE CHALIER.




   Rien ne nous paraît plus intéressant que de connaître les
pensées intimes des hommes qui ont joué un rôle dans les
affaires de notre pays et de surprendre ainsi l'Histoire en dé-
shabillé. Nous avons déjà donné des lettres de ce terrible
Couthon, dont le nom ne peut se séparer désormais de celui
de notre ville. Aujourd'hui nous publions deux lettres
tout a fait inconnues de ce fougueux Chalier, qui après
avoir fait couler tant de sang a Lyon, périt, le 16 juillet 1793,
de la main du bourreau, sur cette guillotine qu'il avait fait
venir pour exterminer les aristocrates, et d'une manière
affreuse, sa tête ne tomba que sous le quatrième coup...« La
guillotine venait d'arriver de Paris, c'était Chalier qui devait
en faire le fatal essai, dit M. Monfalcon dans son Histoire
de Lyon        Pour bien apprécier le jugement de Chalier, il
faut se reporter au temps et tenir compte des circonstances.
Deux partis politiques se faisaient une guerre a mort; aucun
terme moyen n'était possible, il fallait tuer pour ne pas
être tué. Vivant et vainqueur, Chalier, sans remords et sans
pitié, eût fait exterminer ses nombreux adversaires par son
tribunal révolutionnaire : il était de très-bonne foi dans son
projet de faire couper plusieurs centaines de têtes, projet,
qu'il avait médité longtemps et dont il tenta plusieurs fois
l'exécution. En mettant à mort Chalier, les Lyonnais Giron-
dins usèrent donc du droit de défense personnelle : pou-