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428           DEUX LETTRES INÉDITES DE CHALIER.

vaient-ils et devaient ils faire grâce? C'est une question qu'il
est bien facile de résoudre après l'événement.
   On sait que Chalier, comme une foule de patriotes, unissait
la cruauté la plus inexorable à la sensibilité la plus exaltée.
 « Chalier, dit M. César Bertholon, (Revue du Lyonnais,
 1835, tome 2, pageWS) bon et honnête dans sa vie privée
fut un énergumène en politique, parce qu'il vécut dans un
temps où il était impossible à un homme de son tempérament
de demeurer impassible et froid; il voulait le bonheur de son
pays avec tout l'emportement d'un caractère que les obsta-
cles irritent, d'un dévouement que l'égoïsme indigne ; il ne
voulut tuer que parce qu'il désespérait de vaincre, parce qu'il
était persuadé que c'était le seul moyen de mettre un terme
à la guerre civile et de rendre facile l'application des théories
régénératrices qu'il méditait. » —« Après la prise de Lyon
les mânes de Chalier reçurent des honneurs presque divins ;
Collot d'Herbois et Fouché envoyèrent a Paris son buste en
salpêtre et l'image en cire de sa tête mutilée, telle qu'elle
sortit de dessous la hache du bourreau. Ils furent présentés
par une députation aux Jacobins, à la Convention et a la mu-
nicipalité, ainsi que la femme Pic, sa gouvernante. Le 20
décembre 1793, une fête d'apothéose fut célébrée dans la
grande salle de l'hôtel de ville ; le 22, la Convention décréta
que ses restes seraient portés au Panthéon. » Les lettres
suivantes nous ont été communiquées par un de nos amis.
                                                  A. V.
          A M. ***, premier juge de commerce à Lyon.
    « J'ai été hier, cher Collègue, parler au ministre de la jus-
tice sur la commission dont vous me parlez par votre dernière ;
il m'a dit au contraire qu'il falloit à chacun des b juges des lettres
patentes comme à ceux des autres tribunaux, et pour les avoir ,
il falloit luy expédier les procès verbaux de leur nomination,
pour, d'après eux, dresser l'acte de commission pour chacun en