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filBLlOGftAPHlE. 409 neuvième siècle. Le premier, sous l'empire, fut P. Gourju, mon père, doyen de la Faculté des lettres et auteur de la Philosophie du XVIIIe siècle, dévoilée par elle-même, ou- vrage posthume qui eut peu d'éclat par l'inexpérience et la maladresse qui présidèrent à sa publication. Mais cet ouvrage n'était rien auprès de f influence considérable que son auteur avait exercée par l'enseignement oral et dont des disciples encore vivants rendent témoignage par l'élévation de leurs sentiments, la force de leurs convictions et leur distinction dans les diverses carrières qu'ils ont parcourues (1) ; j'ajoute par la vénération inaltérable qu'ils ont conservée après un demi-siècle pour la mémoire de leur professeur. Le second, dont on peut parler puisque son enseignement a cessé, fut M. l'abbé Noirot, dont les leçons ont joui pendant vingt-cinq ans auprès de la jeunesse lyonnaise d'une popularité peut-être sans exemple et citée elle-même comme exemple dans toute la France. Quel a été le secret de cette popularité? Sans doute M. l'abbé Noirot avait d'éminentes qualités philoso- phiques ; par exemple il excellait dans Vanalyse et j'ai entendu dire à des hommes très-compétents et célèbres eux-mêmes, que sous ce rapport l'éminenl professeur n'avait pas d'égal; mais toutes les qualités de son enseignement n'eussent point suffi pour établir sa popularité, à Lyon du moins : quelque brillante que soit la forme, le Lyonnais exige le fond. La forme pourra bien attirer pendant quelque temps sa curiosité, ses applaudissements même; mais il n'accorde une estime durable qu'à un fond solide, doublement marqué par le bon sens et par l'esprit catholique. Ce fut à ce titre et comme exprimant avec exactitude l'esprit philosophique lyonnais, que l'enseignement de M. Noirot mérita de si longues sym- (1) Qu'il me suffise de citer, en m'arrêtant aux premiers noms qui se présentent à ma mémoire, MM. le marquis de Tardy, de Monlherol, Scriziat, ' Périsse, Térat, Sauveur, Jacquemont.