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 neuvième siècle. Le premier, sous l'empire, fut P. Gourju,
mon père, doyen de la Faculté des lettres et auteur de la
Philosophie du XVIIIe siècle, dévoilée par elle-même, ou-
vrage posthume qui eut peu d'éclat par l'inexpérience et la
maladresse qui présidèrent à sa publication. Mais cet ouvrage
n'était rien auprès de f influence considérable que son auteur
avait exercée par l'enseignement oral et dont des disciples
encore vivants rendent témoignage par l'élévation de leurs
sentiments, la force de leurs convictions et leur distinction
dans les diverses carrières qu'ils ont parcourues (1) ; j'ajoute
par la vénération inaltérable qu'ils ont conservée après un
demi-siècle pour la mémoire de leur professeur. Le second,
dont on peut parler puisque son enseignement a cessé, fut
M. l'abbé Noirot, dont les leçons ont joui pendant vingt-cinq
ans auprès de la jeunesse lyonnaise d'une popularité peut-être
sans exemple et citée elle-même comme exemple dans toute
la France. Quel a été le secret de cette popularité? Sans
doute M. l'abbé Noirot avait d'éminentes qualités philoso-
phiques ; par exemple il excellait dans Vanalyse et j'ai entendu
dire à des hommes très-compétents et célèbres eux-mêmes,
que sous ce rapport l'éminenl professeur n'avait pas d'égal;
mais toutes les qualités de son enseignement n'eussent point
suffi pour établir sa popularité, à Lyon du moins : quelque
brillante que soit la forme, le Lyonnais exige le fond. La
forme pourra bien attirer pendant quelque temps sa curiosité,
ses applaudissements même; mais il n'accorde une estime
durable qu'à un fond solide, doublement marqué par le bon
sens et par l'esprit catholique. Ce fut à ce titre et comme
exprimant avec exactitude l'esprit philosophique lyonnais,
que l'enseignement de M. Noirot mérita de si longues sym-

  (1) Qu'il me suffise de citer, en m'arrêtant aux premiers noms qui se
présentent à ma mémoire, MM. le marquis de Tardy, de Monlherol, Scriziat, '
Périsse, Térat, Sauveur, Jacquemont.