Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        DES BEAUX ARTS.                         403

ont emprunté des effets si grandioses et si puissants doivent avoir
été négligés à dessein par M. de Cornélius. L'idée spiritualiste
de charité, de colère divine et de châtiment reste seule obscure
et presque nue sous le mince vêtement qui la recouvre. Les com-
positions de M. de Kaulbach/u tour de Babel', Moïse, Solon, etc.,
ont un caractère plus réel et plus humain ; elles donnent une haute
idéedu talentde ce peintre pour les grandes machines dont il en-
tend les effets d'une façon supérieure et magistrale. Cependant au-
cun des cartons exposés par lui dans la salle réservée à la Prusse
ne m'a paru supérieur à sa magnifique composition représentant
laprise de Jérusalem que la gravure nous a fait connaître , et dont
le grand effet a été pour nous le sujet d'une admiration bien lé-
gitime. Plusieurs tableaux religieux , quelques paysages et quel-
ques scènes de genre, ainsi que plusieurs beaux portraits , ceux
de Mme Jenny Lind, de la comtesse de Rossi Sontag, et du compo-
siteur Mendelsohnp, par M. Magnus, de même que celui du prince
Adalbert de Prusse, par M. Krûger , forment le contingent le
plus remarquable de l'Allemagne , qui est restée pour le nombre
 bien au-dessous des envois faits par l'Angleterre , la Suisse , la
Belgique et la Hollande.
    Les peintres Belges suivent eh partie les traditions que leur
ont laissées leurs glorieux ancêtres les peintres Flamands,en outre
ils s'inspirent également des œuvres de quelques-uns de nos
 artistes contemporains. Le plus célèbre et l'un des plus remar-
 quables parmi les peintres de la Belgique , M. Gallait, a cru
 devoir s'abstenir, par mauvaise humeur contre la critique fran-
 çaise et par bouderie, assure-t-on. 11-est remplacé par M. de
 Biefve , un de ses disciples ou tout au moins l'un de ses émules ,
 qui est l'auteur d'un très-beau et très-important tableau , le
 Compromis des Nobles, dont le sujet, très^national en Belgique ,
 est emprunté à l'histoire des Flandres sous la domination espa-
 gnole. M. de Biefve , dont la manière a subi, comme celle de
 M. Gallait, l'influence de M. Paul Delaroche, en reproduit les
 qualités , mais aussi les défauts, et le sujet de son tableau , d'un
 intérêt médiocre pour nous, ne lui assure peut-être pas tout le
 succès qu'au demeurant , il mérite. M. Charles Verlat est à la