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DES ARMOIRIES DE LA VILLE DE LYON. 375 du mot, Lyonnais aimant sa patrie parce qu'il la connaissait bien et ne négligeant aucune occasion de la glorifier et d'en faire valoir les mérites. Il en avait conservé, avec ces artistes d'élite que vous avez cités et qui l'aidèrent dans son entre- prise, les mœurs et les traditions et avait bien compris que notre vitalité provinciale, notre supériorité, cause de tant de dénigrements, tenait a notre ténacité, à notre entêtement, a vouloir rester Lyonnais en tout et à ne pas nous laisser envahir par le parisianisme, qui a tué tant d'autres cités jadis florissantes. Les faits ont donné raison à Boitel, on n'a cessé de nous reprocher nos mœurs un peu sauvages, notre mercantilisme, notre prétendue incorrection de langage, que sais-je encore, notre peu d'aptitude pour les arts et même notre pavé et nos maisons qui ne veulent pas rester blanches comme les baraques du nord, il n'est pas un voyageur qui, dans une entrevue de deux jours et à l'aide de ce vieux thème rabâ- ché, ne se soit vu autorisé h nous traiter comme des crétins incapables de faire d'autre besogne que celle d'empiler des gros sous, et voila qu'à l'exposition, Lyon triomphe sur toute la ligne. Ses soieries écrasent tout, sa province envoie autant d'exposants que les autres provinces réunies, et des exposants, non pas restreints à une seule spécialité, mais dans presque toutes les branches sur lesquelles peut s'exercer l'intelligence humaine. Des peintres et des sculpteurs qui comptent parmi les gloires les moins contestables de l'école française : les deux Flandrin, Biard, Allemand, Chenavard, Janmot, Saint-Jean, Lays et Maisiat, Bonassieux, Fabisch, Comtes et Foyatier ; j'en passe un grand nombre, des gra- veurs formés aux excellentes leçons de M. Vibert, des ar- chitectes, des machines, des lers, des instruments d'agricul- ture, des tissus de toute sorte, des outils, de l'orfèvrerie, des bronzes et des cristaux, des tapis et des dentelles, des