Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 LE VEAU D'OR.                      371
Et ne changerait pas sa simple obscurité,
Pour la boue et le bruit de la vaste cité.
Il n'a pas pris pour femme une belle à la mode,
Qui, des lois du grand monde, a composé son code,
Qui, pour faire payer dentelles et volants,
Forcerait son époux à donner vingt bilans.
Il n'a jamais compris la mode saugrenue,
Qui permet de montrer sa femme quasi nue,
Et ne veut pas souffrir que les regards d'autrui
Convoitent des appas n'appartenant qu'à lui.




Vous pensez que le crin aux énormes prestiges
Fait soupçonner dessous des Vénus callipyges ?
Vous vous trompez encore et l'on sait trop souveni
Que votre crinoline est une outre de vent.
Permettez à ma muse un dernier coup de fronde :
Elle est bien étrangère aux usages du monde,
Et vous vous moquerez de sa naïveté.
Toutes, vous regardez comme une énormité,
De produire en public, libres de la torture
D'une étroite prison, vos deux mains en nature,
Et vous ne craignez pas de livrer au regard
Ce que l'esclave seule étale en son bazar !
Il faut en convenir, la chose est singulière,
Ou peut paraître telle à mon âme grossière.
Mais vous me répondez : le bon genre est un roi
Qui ne nous permet pas de demander pourquoi.
Il juge sans appel, et s'il exige encore
Le costume léger de Vénus ou de Flore,
Les bornes du corset descendront bien plus bas,
Et ce que vous verrez nous ne le savons pas.
De progrès en progrès, comme Vénus antique,
Nous nous habillerons de notre main pudique,