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344 LA VÉRITÉ plus que certaine. 2° La retenue de i0,000 fr. provoquée au pré- judice de MM. les architectes du Grand-Théâtre n'a pas eu lieu, comme nous l'avons expliqué, parce qu'une délibération du conseil municipal, postérieure à celles citées par M. Bellin, a fait remettre les honoraires entiers à MM. Chenavard et Pollet. L'existence de cette pièce, dont M. Bellin n'a pas parlé, ne peut être révoquée en doute, à moins de supposer que le maire a payé les 10,000 fr. contre le vœu et sans l'autorisation du conseil : ce qui n'est pas possible (1). En terminant cette réfutation, dictée par un sentiment d'é- quité envers un artiste aussi savant que modeste, nous dirons qu'un (1) Il est fâcheux pour M. Bellin que ses recherches aux archives ne lui aient pas fait découvrir, dans les dossiers de l'affaire du Grand-Théâtre, les six pièces officielles les plus importantes. Ce sont : le programme imposé aux architectes chargés des travaux (*), le procès verbal de la visite du théâ tre Soufflot, le procès verbal de la pose de la première pierre, la délibé- ration du conseil municipal qui fait remettre les honoraires entiers aux architectes, la réponse de M. Chenavard à la sommation de M. le maire et le mémoire de MM. Chenavard et Pollet. La lecture de ces six pièces lui aurait évité la peine d'écrire son livre, et elles le détruiraient de fond en comble si un auteur, plus heureux dans ses investigations, venait à les retrouver. Nous n'avons point, pour notre compte, la prétention de les remettre au jour, bien convaincu que si M. Bellin en avait eu connaissance il les eût citées ou n'eût jamais écrit sa notice. Nous nous bornerons à déplorer le hasard malheureux qui a fait égarer toutes les pièces favorables à M. Chenavard et conserver précieuse- ment les autres (**). A ces réflexions qui nous paraissent justes, nous ajouterons que la déli- bération du conseil municipal, séance du 24 janvier 1843, déclarant que le mémoire rédigé par les architectes, présente des considérations propres « atténuer ta force des reproches qu'on leur adresse, renverse tout ce que les précédentes avaient de trop acerbe. Cette citation est par conséquent la meilleure réponse qu'on leur puisse faire. I'I 11 ne faut point confondre ce programme avec celui mis au concours un an plus tôt. f") M. Bellin a déclaré, page 35, n'avoir pas pu, malgré les recherches les plus minutieuse:., découvrir le procès-verbal de la pose de la première pierre du Grand-Théâtre 11 a dit également, page J3, que le mémoire de^ archilertei. n'existait pas au dossier