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               SUR LE GRAND-THÉÂTRE DE LYON.                        337
responsabilité au sujet des sommes que la ville devait à M. Sin
giev (1).
   Le théâtre fut en effet livré le 20 juin. Quant aux dix jours de
retard dont parle M. Bellin et qui s'écoulèrent avant la réou-
verture , ils étaient nécessaires et même à peine suffisants au
directeur pour la mise en possession, meubler l'établissement et
préparer tout ce dont il avait besoin pour cette première repré-
sentation.
   La délibération du conseil municipal (séance du 13 avril 1832)
et citée par l'auteur de la notice, dit que la charpente de l'inté-
rieur de la scène du Grand-Théâtre a fléchi et qu'il a fallu l'addi-
tion de huit poteaux pour la réparer.
   Tous les théâtres ont ordinairement un magasin ou entrepôt
de décors, et ne conservent sur la scène que ceux qui servent,
habituellement. Mais la ville n'ayant pas voulu, par des raisons
d'économie, en former un dans le voisinage du théâtre qui n'au-
rait pu le contenir (2), la direction fit suspendre à la charpente
l'approvisionnement entier de décors serré en masse compacte
et formant ainsi un poids incalculable de cent à deux cents fois
supérieur à celui qu'elle aurait dû supporter. Alors quelques
pièces de bois éprouvèrent un fléchissement qui nécessita l'addi-
tion de plusieurs supports que l'architecte y fit placer de suite.
Maintenant nous demandons aux hommes de bonne foi : M. Che-
navard doit-il être blâmé pour ne pas avoir deviné que, contrai-
rement à tous les usages, le directeur ferait suspendre à la
charpente le magasin entier de décors ? Si lorsque le plancher
 d'un appartement est fait dans toutes les conditions de solidité
 possibles, on y accumule des poids immenses, imprévus , qu'ii

   (1) Des avertissements précis sur la réponse de M. Chenavard ont été
communiqués aussi à M. Bellin devant bon nombre de témoins; c'est donc
bien volontairement qu'il garde le silence sur ce point comme sur tout ce
qui peut être favorable aux architectes.
   (2) Un magasin de décors, mais qui ne peut servir que pour les objets
de peu de volume, existe sur le côté de la rue Lafont. Les décors que l'on
veut transporter en sortent ou y entrent par une trappe s'ouvrant dans
le plafond du péristyle.
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