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338                          LA VÉRITÉ
 n'est pas destiné à supporter, doit-on s'étonner qu'il flé
 ehisse?....
    Nous avons vu avec plaisir que M. Bellin avait purgé son
 livre de presque toutes les critiques artistiques contenues dans
 son travail lorsqu'il en fit la lecture en notre présence. Mais nous
 regrettons qu'il n'ait pas étendu cette réforme à plusieurs autres
 points où elle aurait été très-salutaire. Il est vrai que si, mieux
 informé, il eût eu le courage de débarrasser son livre de toutes
 les inexactitudes qui lui ont été signalées et où l'ont entraîné
 le Journal du Commerce et autres, sans doute contre sa vo-
 lonté , sa critique, quant à ce qui regarde le Grand-Théâtre,
 était presqu'anéantie. Il est malheureux qu'il n'ait pu se décider
 à ce sacrifice.
    Dans sa première critique , l'auteur, appuyé sur un journal
 dont nous n'avons pas retenu le nom, trouvait la façade du
 Grand-Théâtre trop haute pour sa largeur : opinion, du reste,
beaucoup plus facile à avancer qu'à prouver. Nous ne discute-
rons point, puisque l'auteur y renonce ; nous dirons seulement
 que la façade du Grand-Théâtre est non seulement à notre avis,
mais d'après celui des artistes les plus habiles, supérieure à
celle de bien des théâtres de la capitale, qui ne possède rien
de mieux dans ce genre et sur lesquelles elle a l'avantage d'être
en bonnes et solides pierres de taille et non en bois, briques et
plâtre comme celles de Paris : et cependant les difficultés étaient
grandes. Sans donner à M. Chenavard un emplacement plus con-
sidérable que celui de Soufflot, si ce n'est deux mètres sur la
place de la Comédie et consacrés à l'agrandissement du foyer,
on lui a demandé une salle de spectacle et une scène plus vastes,
un vestibule au bas, un café et un atelier de décors qui n'existait
pas dans le théâtre Soufflot. L'exiguité de l'espace ne permettait
à l'architecte que de placer ces différentes salles les unes sur les
autres. Ainsi, le vestibule est sous l'amphithéâtre et l'atelier de
décors au-dessus de la salle de spectacle. Il était bien impossible
de faire autrement. Ajoutons aussi que la profondeur sous la
scène avait une mesure voulue par le nouveau système de ma-
chines et qu'il fallait pourtant les placer au-dessus des plus fortes