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SUR LE GRAND-THÉATRE DE LYON. 329 De semblables assertions formulées en termes aussi inconve- nants envers une administration qui a laissé des souvenirs hono- rables et des architectes aussi distingués par leur talent que par la loyauté de leur caractère, n'auraient pas dû être reproduites par M. Bellin. Elles font le plus grand tort à son livre, et nous regrettons sincèrement de les y avoir trouvées. La décision une fois prise que le théâtre serait démoli, MM. les architectes n'eurent pas à agir avec mystère pour cette opération. Ils s'y prirent par les moyens les plus prompts en sapant les murs intérieurs par la base. Ce que M. Bellin et son témoin ocu- laire ont pris pour une machination était un des faits des plus simples employé par tout maître maçon .Quant aux prétendues répa- rations faites au mur oriental du Grand-Théâtre, pour éviter des soupeonsqui n'ont jamais existé, c'est une fable que l'auteur de la notice, dans l'intérêt de son livre, n'aurait pas dû accueillir, sur- tout après toutes les explications qui lui ont été données (1). M. Bellin pense que le projet mis en avant par le Journal du Commerce eût pu réaliser une notable économie. Ce projet con sistait à acheter à très bas prix une dizaine de maisons dans le (1) On n'a jamais répare ni teint de réparer les murs extérieurs, puis- qu'ils ne pouvaient pas être conservés, attendu que la hauteur de leurs piliers ne concordait plus avec celle des nouveaux planchers devant s'y appuyer. Cette hauteur était nécessitée par la nouvelle structure de la salle, correspondant à celle de la scène, disposée pour la représentation des pièces à grand spectacle. D'ailleurs l'architecture de la façade nouvelle n'aurait pu se relier avec celle des côtés. Il [faut être bien complètement étranger à toute connaissance architecturale pour avoir pu ajouter foi un seul instant à une fable aussi peu vraisemblable. M. Bellin cite (page 43) une délibération du 23 février 1830. dans la quelle il est demandé que les architectes aient à supporter sur leurs hono raires une partie des frais énormes causés par la démolition précipitée de l'ancien Grand-Théâtre. Ceux qui réclamaient celte retenue injuste et qui n'eut pus lieu, avaient sans doute oublié que la précipitation mise par les architectes à la démolition ordonnée, ne pouvait même suffire à l'impa- tience des ordres qu'ils recevaient. Qu'aussitôt le rideau tombé, y est-il dit, en parlant de la dernière représentation, U< démolition commence.