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328                            LA VÉRITÉ

formée de loges grillées qui ont souvent l'ait les délices des
habitués du théâtre en bonne fortune, mais contre lesquelles
réclamait hautement la morale; nous n'entrerons pas dans de plus
grands détails sur l'intérieur de ce monument dont M. Bellin, in-
duit en erreur par le Journal du Commerce (n°du 23 Juin 1820), at-
 tribue la démolition à des calculs peu honorables, tandis que les
vrais, les seuls motifs furent ceux que nous venons de faire
connaître.
    A ce sujet, l'auteur s'appuyant sur le Journal du Commerce.
nous dit pages 9 et 40 que, le 3 juin, les murs extérieurs du Grand-
Théâtre donnèrent coup, et que la rumeur publique n'hésita pas
dans le temps à regarder cet événement comme un concert pour
faire du neuf. Il ajoute qu'un témoin oculaire fut sur le champ
prévenir un membre du Conseil municipal qui se hâta d'avertir
la mairie. L'autorité, dit-il, sembla ne s'en occuper que médio-
crement.
   Le Maire, continue M. Bellin, peut-être pour donner satisfac-
tion à l'opinion et mettre sa responsabilité à couvert, s'empressa
de réunir le Conseil municipal et de lui rendre compte de ce
qui s'était passé. « Ainsi qu'il arrive toujours, dit-il dans son
rapport (séance du 9 juin), lorsque l'on démolit des bâtiments
anciens, telle partie qui, au premier aperçu, avait paru pouvoir
être conservée et utilisée, donne coup et n'est plus en état de
supporter les travaux que l'on veut entreprendre (t) » La con-
séquence de ce langage, poursuit M. Bellin, eût dû être la démo-
lition de ces parties faiblissantes ; il n'en fut rien pourtant, et le
publie put voir à quelques jours de là, des maçons occupés à
réparer le mur oriental du Grand-Théâtre (Commerce du 23 juin)
peut-être pour conjurer Je reproche de concert frauduleux
quelques jours après on abbattait ce même mur


   (1) Ces paroles deM, leMairene pouvaient concerner qu'un côté des murs
soutenant les loges. On espérait pouvoir en utiliser quelques parties. Quant
aux murs extérieurs, quelle que fût leur solidité, ils ne devaient pas être
conservés, puisque la hauteur de leurs piliers et leur forme ne pouvaient
s'associer avec le nouveau plan.