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                 SDR LE GRAND-THÉATRE DE LYON.                           32?
indispensable. Le théâtre Soufflot avait été bâti un peu légère-
ment ; l'économie la plus stricte avait été apportée dans cette cons-
truction (ij. Les matériaux étaient delà dernière qualité: quoiqu'il
n'eût que soixante et douze ans de date (2) il tombait en ruines et
les lézardes largement entr'ouvertes qui se voyaient aux angles
de la façade doivent être encore présentes à bien des souvenirs. Le
plancher des galeries était aussi en très-mauvais état; quant à la
toiture elle cédait sous le moindre choc. Bien des années avant
l'époque de cette démolition, nous qui connaissions parfaitement
tout l'intérieur du théâtre Soufflot, nous entendions dire souvent
aux artistes et aux employés que cet édifice ne pouvait durer long-
temps. L'autorité, en prenant le parti auquel elle s'est arrêtée, a
donc évité pour un avenir prochain une épouvantable catastrophe,
   Disons aussi que les détracteurs du nouveau Grand-Théâtre se
sont fortement exagéré les avantages de celui de Soufflot dans
lequel il y avait beaucoup de place de perdue. Les logements
donnant sur la rue Lafond et séparés du mur des couloirs par une
cour infecte, avaient rétréci d'autant la salle et ne rendaient aucun
service. Le portique n'existait que sur la rue Puits-Gaillot et sur
la place de la Comédie : l'entrée de tout le personnel du théâtre
sur la rue de ce nom était noire et étroite; les cabinets des acteurs
repoussants. La salle, il est vrai, était agréable et commode, ex
cepté le parterre où l'on était debout. Nous ne voulons pas parler,
puisqu'elle n'était pas de Soufflot (3), de la quatrième galerie toute

   (1 ) Tous les travaux avaient été faits par adjudication au rabais le plus
fort.
   (2) Commence en 1154 le X^ octobre, terminé en 1156.
   13) Soufflot n'avait construit que (rois rangs de loges et un plafond légè-
rement voûté. Plus tard on gâta cette disposition si heureuse; 1« plafond
fut applani et dans l'angle formé par sa rencontre avec le mur des loges
on éleva la quatrième galerie toute formée de loges grillées. Cette quatrième
galerie, n'étant pas d'nn caractère en harmonie avec les trois autres, avail
fait perdre beaucoup d'élégance à l'ordonnance de la salle : elle était d'au
tant plus disgracieuse qu'elle ne s'accordait pas avec l'avant-scène. Des
courbes désagréables et qui gênaient la rue, avaient «Hé aussi ajoutées à
quelques loges.