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304 M. JULES JANIN. barassé de remplir ces formidables colonnes des Débals. A propos d'un vaudeville, d'une comédie manques, il vous, fera un léger croquis, un portrait de genre, voire même un tableau d'histoire. Lisez les chapitres intitulés : Tabarin, le Tambour-Major, Janot, Madame Basile, Casanova, etc., etc., le charmant conte Hoffmann et Paganini, et les virulentes philippiques contre ce grand violoniste qui avait refusé de donner un concert au profit des inondés de Saint-Etienne ; il vous dira les louanges de ce frère, ce grand artiste, ce grand poète, de ce littérateur, ce peintre, ce sculpteur, ce compositeur qu'il aura conduit pendant la semaine à sa dernière demeure. Il donnera quelques lignes au moins aux poetœ minores, a l'ar- tiste, l'acteur, l'actrice, morts au début de la vie, quand, ô dou- leur! le nom esta peine connu, ou a lafindelà carrière, quand, 6 misère ! le nom si laborieusement fait est presque oublié, il tâchera d'arracher à l'oubli quelques lambeaux de ces renommées fugitives ; que si, au contraire, il se produit à la rampe une œuvre sérieuse de G. Sand, V. Hugo, Ponsard, E. Augier, J. Sandeau, Scribe, soyez sûr que le critique, ce jour là , ne battra pas les buissons, il suivra la pièce pas à pas, scène à scène ; il se trouvera heureux d'être le cauda- taire d'un homme d'esprit, de génie ; comme il vous arrêtera au bon endroit et vous citera les meilleurs passages ! Et aussi comme on le suivra attentif dans cette consciencieuse et savante analyse ; c'est qu'on l'aura déjà vu à l'œuvre sur les tragédies et les comédies des maîtres. Il est entré dans le difficile métier -de critique en se di- sant (1) : « Il faut prouver que l'on sait aimer, comprendre « et admirer certaines beautés des chefs-d'œuvre, si l'on « veut plus tard acquérir, conquérir le droit de critiquer « les œuvres qui viennent a la suite. Admirez Molière avant « tout et de toutes vos forces, M. Scribe acceptera votre (1) Tome î, page 13.