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M. JULES .TANIN. 299 dans ce formidable recueil des Débats tout ce qui méritait d'être conservé. Pour toucher a cette oeuvre où se .trouvent tant de délicates broderies, il fallait la main légère du maître qui y a travaillé pendant 25 ans. Ce fut à la fin de 1829, que l'heureuse étoile de M. Janin, c'est son expres- sion, le conduisit au journal des Débats. Un jeune homme (il avait 26 ans alors), pouvait bien vraiment considérer comme une bonne fortune d'être associé à la coopération de ee journal, qui était et est demeuré, en dépit des révolu- tions, un des plus considérables de l'Europe, et qui peut, avec orgueil, compter parmi ses rédacteurs politiques et littéraires les noms les plus illustres de ce siècle. Si le lieu était bien choisi, l'heure ne pouvait-être plus propice ; jamais le Premier-Paris et le Feuilleton ne trouvèrent a la fois autant de lecteurs attentifs. La lutte était partout, en littérature, entre les romantiques et les classiques ; en poli- tique, entre le ministère Polignac et les ultra-royalistes, d'un côté, et de l'autre les royalistes constitutionnels, renforcés des libéraux et des bonapartistes. En jeune homme qui cher- che sa voie, M. Janin commença à aborder la politique; il servit comme un soldat obscur dans cette vaillante troupe qui combattait le ministère Polignac dans le journal des Débats organe des royalistes constitutionnels. Avec ses illustres chefs, MM. de Chateaubriand et de Salvandy, il lit jusqu'au bout cette guerre incessante qui devait se terminer par la chute de la Restauration. Ce n'était pas la dernière fois que des hommes, aimant sincèrement la royauté, devaient, faisant cause commune avec ses ennemis acharnés, la frapper au cœur, sans le vouloir, en croyant seulement renverser un ministère détesté. Enivré de la victoire, M Janin célébra, par trois fois, les journées de Juillet; cette apologie lui a laissé des remords ; entendez ce qu'il eu a dit plus tard(1) : « A (() Tome f, |i. 14.