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                          DE GUICHENON.                          289
peuvent fournir ou procurer les pièces qui luy sont nécessaires,
il a désiré que je vous escrivisse en sa faveur afin qu'il vous plust
de le seconder en ses bonnes intentions. Si, en cela, je luy rends
quelque service, quoyque fort disproportionné à ce que je luy
dois et à ce qu'il mérite, je pense vous en rendre aussy en vous
procurant la connoissance d'une personne que vous estimerez
beaucoup. Je vous supplie doncq, très-humblement, Messieurs
mes très-chers et très-honorés frères, de luy faire paroistre
combien mes prières sont puissantes auprès de vous et l'interest
que vous prennez à tout ce que j'affectionne avec tant de raison.
Mais cela ne s'entend que pour le premier abord, car sitost que
vous l'aurez connu, il n'aura plus besoin d'autre recommendation
que delà sienne propre, ayant toutes les qualités qui peuvent faire
aimer et estimer une personne. Je vous ay dit de plus que je luy
avois de grandes obligations, mais je luy en ay une fort particu-
lière qu'il faut que je vous die, en l'assistance qu'il m'a rendue
à mon dernier voyage au recouvrement de ma terre de Péroge,
il est superflu de vous en redire davantage. Au reste je vous
reconfirme la nouvelle que je vous ay desja mandée par deux fois,
dont je vous diray les particularités à loisir. Cependant je vous
baise très-humblement les mains et à Mesdames mes très-chères
sœurs et demeure inviolablement,
                      Messieurs mes très-chers frères,
           Vostre très-humble et très-obéissant frère et serviteur,
                                          FAVRE-VAOGELAS.
    Paris, ce 6 Octobre, 1637.


   Au moment où Guichenon recevait les lettres qu'on vient
de lire et se disposait à passer en Savoie, arriva à Bourg une
nouvelle qui changea brusquement son projet. On annonçait
qu'après avoir successivement remporté deux victoires signa-
lées sur les Espagnols, le duc de Savoie était mort.à Verceil
en Piémont, sur le théâtre môme de sa gloire, d'une maladie
aiguë que plusieurs attribuèrent au poison, opinion que sem-
ble avoir partagé Guichenon, car dans son Histoire généalo-
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