Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
288                   CORRESPONDANCE INÉDITE
mal. Il faut que je vous déclare mon infirmité pour excuser mon
affection qui se trouvant accompagnée d'une estime très-particu-
lière que je fais de vos mérites et d'un ressentiment fort grand
des obligations que vous avez acquises sur moy en mon dernier
voyage de Bresse, me sollicite incessamment de vous honorer et
de me conserver l'honneur de vostre bienveillance. J'ay esté ravy
ce matin quand le bon M. d'Hozier m'a fait voir la lettre que vous
luy escrivez, par la quelle vous me donnez un moyen de vous
tesmoigner le désir que j'ay de vous servir. J'escris à mes frères
une lettre commune sur ce subject et je vous l'envoyé ouverte
afin que vous puissiez la rendre vous-mesme. Je crains seulement
qu'elle n'arrive trop tard et après que vous serez party. Ils
seront entièrement aises de m'aider à reconnoistre les obligations
que je vous ay ; et vous pouvez, Monsieur, vous assurer qu'il n'y
a sorte de services que vous ne debviez attendre d'eux. Vous
m'obligerez infiniment de m'employer sans réserve en toute sorte
d'occasions, soit pour vous ou pour vos amis. Au reste, quoyque
bien tard, il faut que je déplore avec vous la perte que nous
avons laite de nostre bon amy , M. Trellon, j'en ay esté
sensiblement touché. Je vous prie, si vous voyez ou si vous
escrivez à M. le Conseiller, son frère, de me faire la faveur
de l'assurer de mon service. Je demeure particulièrement,
      Monsieur,
   Vostre très-humble, etc., etc.,
                                                   V AU GELAS.
      Paris, 6 Octobre, 1637.

Lettre de Vaugelas à MM. Favre, ses frères, au sujet de Guichenon-
      Messieurs mes très-chers frères,
   Je ne vous sçaurois dire les obligations que j'ay à M. Guichenon,
non plus que le mérite extraordinaire que Dieu a mis en luy. II
s'en va faire un voyage en Savoye pour un sujet digne de sa
générosité et de son esprit, et où le public luy sera redevable
des soings et des peines qu'il veut prendre. Mais comme son
dessein ne peut estre exécuté sans l'assistance de ceux qui luy