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                ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU DAUPHINÉ.             239
renl, pour leurs services, le litre de Fédérés (1). Quanl aux
Allobroges qui s'étaient montrés les plus opiniâtres, ils
avaient à leur tour subi l'ascendant de la paix romaine. Slra-
bon nous les montre au temps d'Auguste, occupés à cultiver
les vallées des Alpes (2); mais ils avaient déjà avant cette
époque transformé leurs épées en socs de charrue, puisque
César trouve assez de blé dans leur pays pour nourrir les
Helvétiens (3)
   Ainsi, malgré de fréquentes révoltes et de terribles mi-
sères, la Province trouvait encore des avantages à être de-
venue romaine; tant il est vrai que môme avec des maîtres dé-
testables, les institutions régulières sont préférables au dé-
sordre et à l'anarchie. Déjà la Gaule .ressentait ce bienfait,
célébré , plus tard, avec tant d'enthousiasme, par un de ses
enfants, le poète Rulilius Numalianus :
                Profuit injnstis,    te dominante, capi (4).

   Les Gaulois ne pouvaient pas d'ailleurs rester étrangers
aux arts de Rome : avec celte adresse et ce don merveilleux
de loul imiter qui faisaient l'admiration de César (5), ils
devaient se façonner très-vile aux usages de leurs maîtres,
même en les combattant à outrance. Ce ne sont déjà plus
des Barbares, disait Slrabon en parlant des Cavares (6);
moins d'un siècle après, Pline l'ancien commençait ainsi sa
description de la Narbonnaise : « Pour la culture des champs,
la politesse des hommes, la dignité des mœurs, l'abondance
des ressources, on ne peut la mettre au-dessous d'aucune
province ; en un mot, c'est plutôt l'Italie qu'une pro-
  (i) Strab. iv, p. 186 : Plin. in , 5.
  (2) Strab. iv, p . 180.
  (3)   Cœsar, de B. G. , 1 , 28.
  (4)   Rut. Numatian. Itiner. 64.
  (5)   Cœs. de B. (i. vu ,
  (6)   Strabomv, 186. D.