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f~ ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU DAUPHWÉ 233 tilé de froment pour les besoins de la guerre d'Espagne (1). » Ainsi, pour assurer la domination romaine, on épuisait les Gaulois d'hommes, de blé et d'argent, èl lorsqu'ils se plaignaient en justice, on leur répondait par de nouveaux affronts. * Ils étaient, leur disait-on, des peuples sauvages, ennemis acharnés du peuple romain ; ils ne méritaient pas de confiance, à cause de leur fureur, ni de respect 5 cause de leur infidélité » (2). C'était leur dire qu'ils ne pourraient attendre de justice qu'en renonçant à tout sentiment d'indé- pendance et qu'en se courbant entièrement sous le joug. Le résultat de toutes ces exactions, quand elles ne pous- saient pas les vaincus à la révolte, était de ruiner les cités et de les mellre à la merci des usuriers romains. Tel fut le fort des Allobroges et des autres nations de la province ; ils étaient accablés sous le poids de leurs dettes. Et ce n'était pas seulement l'Etat qui était ainsi obéré, mais encore les parti- culiers, obligés d'emprunter pour faire face aux exigences des magistrats romains (3). Leur sort était donc très-misérable : les Préteurs étaient toujours également avides et du côté du sénat, il n'y avait aucun espoir de secours [k). Aussi les Allo- broges étaient-ils prêts à toute extrémité pour délivrer leur pays de cette dette écrasante (5). C'est ainsi que Sallustenous les montre, au moment delà conjuration formée par Catilina; mais la correspondance de Cicéron nous fera mieux compren- dre encore tout ce qu'il y avait d'affreux dans le sort des villes obérées. Les négociants Romains, qui faisaient toutes les affaires des provinces, avaient à Rome des patrons puis- (i) Cic. pro Fonteio, 2. (2) Cic. Ib. 3 i . 5. (3) Oppressam œre alieno , pro Font. t ; publiée privalimque aère ationo oppressos. Sali. Cat. 40. (4) Sallust. Cal, 4°. (5) II,.