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               ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU DAUPHINÉ,                       223

buns furent obligés de les arrêter par des lois et des règle-
ments sévères. On leur défendit donc de demander autre
chose que du fourrage, du sel, du bois, des lits et un toit
pour se loger, quand ils ne voulaient pasrpstersousla lente (i).
On laissait cependant à la générosité des provinciaux la per-
mission d'offrir à leurs gouverneurs une certaine quantité de
blé (frumenlum honorarium) et de petits présents, à titre de
cadeaux d'hospilalité (xenia) (2). Mais, comme ces libéralités
forcées pouvaient ouvrir la porte à de nombreux abus, les
lois les avaient renfermées dans des limites très-étroites. « Les
cadeaux d'hospitalité ne doivent pas, disait Ulpien, arriver à
la qualité de présents » (3). Aussi les magistrats ne pouvaient,
ils recevoir autre chose que des aliments qui pouvaient se
consommer en quelques jours (4). Mais, malgré la rigueur
et la précision des lois, rien ne pouvait suffire aux gens qui
venaient de Rome. Leurs voyages, nous dit Cicéron, étaient
un objet d'épouvante, leurs dépenses épuisaient la province
et leur arrivée excitait la (erreur : les villes les recevaient
comme des tyrans et les maisons particulières comme des
spoliateurs (5).
   Le Préteur et les gens de sa suite n'étaient pas les seuls
Romains qui venaient fondre sur les provinces : les publicains
et les négociants étaient encore bien redoutables et bien avi-
des. On donnait le nom de publicains â ces sociétés de
chevaliers qui prenaient des Censeurs la ferme des impôts
(vectigalia) pour les percevoir ensuite à leurs risques et périls.
Toutes les fermes n'étaient point réunies comme elles le fu-

  (i) Cic. ad Allie. V. tf>, Horal. Si>l. r, 5 , v. 4 5.
  (a) Cic. in Pisonem 86.
  (3) Ulpian. de officio proconsul. Dig. i , 16, frag. 6. Nec xenia pro