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222            ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU DAUPH1NE.

 notre plan d'analyser ici toutes les formes de la procédure
romaine et lous les droits que le Proconsul ou le Préteur
avaient en vertu de leur juridiction. Ces questions si impor-
tantes appartiennent bien plutôt à la jurisprudence qu'A
l'histoire proprement dite et se trouvent d'ailleurs traitées
 tout au long dans les ouvrages les plus élémentaires du droit
romain (1). Mais ce qui rentre plus spécialement dans notre
sujet, ce sont les charges que le Préteur et lous les gens'de
sa suite faisaient peser sur les provinciaux. Dans l'origine, ainsi
que nous l'apprend Tile-Live, « les consuls et les magistrats
du peuple romain n'étaient jamais une cause de dépense pour
les alliés (2) ; ils recevaient en effet, comme nous l'avons vu
plus haut, du Trésor public tout l'argent dont ils avaient be-
soin pour leur adminislration et pour eux-mêmes, et des
Compagnies de chevaliers, qui en avaient pris l'entreprise des
Censeurs, devaient leur fournir les vêtements, les esclaves,
les mulets, les tentes et lous les autres objets que leur avait
attribués le sénat, en ornant leur province (3). Ils n'étaient
point logés aux frais des provinciaux, mais élablissaient leur
demeure dans la maison de leurs hôtes particuliers, et, dans
leurs voyages à travers leurs gouvernements, demandaient
seulement une bête de somme aux villes placées sur leur
route [h).
   Mais ils ne restèrent pas longtemps dans ces limites de mo-
dération el commencèrent bientôt à parler en maîtres el à
montrer de grandes exigences. Leur avidité que rien ne rap-
pelle, dans notre histoire, excepté les réquisitions des Pro-
consuls de la Terreur, allèrent si loin que le Sénat et les Tri—

  (i) Voy. entre autres M. IValler, Histoire de la procédure civile chez I'••:
Romains, Irad. par M. Labonlaye.
  (a) Liv. XLH, i.
  (3) Sigonius ti , S.
  [/,) T. Liv. , ib.