Revue du Lyonnais » série 2 - n°11 ( 1855 ) » pp.176

76               ANSE DE GE1ERSTE1N.

       Depuis quand un humble vassal,
       Chez moi, prend-il cette importance?
                         ITAL.
       Que ce cavalier sorte....
                         ANNfi.
                                    Ital !
       Est-ce ivresse, orgueil ou folie.
       Qui vous amène devant moi
       Et vous fait manquer à la foi,
     * Qui vous oblige et qui vous lie?
       Votre grand air ne me plait pas.
       Chez noble Dame ou Damoiselle
       Un soudart ne porte ses pas
       Que lorsque sa voix vous appelle.
       Et quand il parle il parle, bas !
                       ANNETTE.
       On dirait que, toute sa vie,
       De Dame elle a fait le métier.
                         ITAL.
     Je dois savoir poiwquoi ce cavalier
     Jusqu'en ces lieux vous a suivie.
                         ANNE.
       Le vassal ose interroger?
     A tout devoir vous êtes étranger,
     Mais devant moi vous courberez la tête ;
     De vos regards j'affronte la tempête.
                         ITAL.
       Un fol amour blessera votre honneur.
                        ANNE.
       Je n'en dois compte qu'a mon père.
       Allez ! Et maintenant j'espère
       Avoir en vous bon serviteur.