Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      LA GAZZETTE FHANÇ01SE.                     331
 sèment de ses édifices : Carrière près de la ville, joignant le petit
 Cartier Gaillard. »
    Il paraît que déjà, au temps de maître Allard, les Stéphanois
 s'appliquaient avec ardeur au commerce. La jeunesse émigrait,
 voyageait dans toutes les parties du monde et revenait au pays,
 rapportant mille secrets, taille recettes , fruits de son expérience
 et de son amour de tout connaître. Il faut noter cet instinct pré-
 coce qui, développé plus tard par les découvertes et les connais-
sances modernes, a fait de Saint-Etienne une des villes les plus
industrielles du globe.
    « Si je n'ay les lunettes gauchères, je tiens pour certain et ose
bien vous assurer que ceste ville est une fille de France, qui à
l'esgal de sa grandeur estend plus loing les bras de sa gloire, en
ce que du sain de ses murailles part ordinairement une aecorte
jeunesse, tellement désireuse de voir, d'apprendre et de sçavoir,
qu'il n'y a nul endroit en la terre, ny partie tant soit incogneuë,
où pour le bien de leurs négoces et contentement de leurs louables
curiositez, ils ne mettent le pied, et n'en raportent au vray ce qui
en est et s'en doit espérer. Ce généreux désir les emporte de
l'un à l'autre pôle, les faisant trotter, galoper qui ça qui là,
         De vallon en vallon, de montagne, en montagne
         De taillis en taillis, de campagne en campagne.

   « Ils ne sont point de ceux qui adjoustent aux raretez de leurs
descoutertes, des menteries effrontées pour leur donner plus de
lustre, comme plusieurs qui n'ont sitost foulé au pied une terre
estrangère qu'ils se font ouyr d'avoir esté en un pays où les pour-
ceaux ne vivent que d'artichauts et de tartelettes, et les truyes
en leurs gésines, (sauf l'honneur de toute la compagnie) ne man-
gent que de la boulie au sucre, que des restaurants, du masepain
et de la marmelade. »
   La ville de Saint-Etienne fournissait au roi un certain nombre
de soldats, ce qui prouve que le chiffre de sa population était
déjà élevé. « Elle peut encore aujourd'hui, mettre sus pieds, un
grand nombre d'arquebusiers, braves, lestes etgallands. »
   Puis, passant à l'éloge des eaux du Furens dont les propriétés