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114 OOKHESPOSuANCË UNEU1TE d'étonner les lecteurs de ses œuvres historiques). D'Hoziet ayant qualifié l'engouement pour les travaux généalogiques de maladie du temps, Guicheiion s'empare de celte expression et s'évertue à jouer avec elle, sinon avec une grâce parfaite, du moins avec le désir marqué d'être gracieux. Parceque par un surcroit d'obligation vous m'avez bien voulu présenter pour garant de vostre bonne volonté, M. Faret, l'une des lumières de ce pays, je yous offre M. de Vaugelas pour sûreté de la mienne, m'asseurant qu'il ne me desniera pas eeste grâce, quoique j'en sois indigne, et qu'il donnera à la patrie ce qui n'est pas dû à la personne. Au reste, Monsieur, je ne refuse point les offres de vostre assistance en mes desseins, je la tiendray fort chère, et puisque ceste occupation, ainsy que vous m'escripvés s'appelle la maladie du temps, ce m'est un advantage sans exemple de vous avoir rencontré pour médecin. Un jour à loisir je vous importuneray du récit des symptômes qui accompagnent la mienne, afin que la reconnaissance du mal me fasse avoir ie remède avec plus de facilité. Et si vous venez à Bourg, ainsy que vous me faites espérer, je m'estimeray heureux jusques au dernier point, ne désirant rien tant que de pouvoir vous tesmoigner avec effeet que je suis très-parfaictement, Monsieur, etc., etc. Au moment où, sous des auspices aussi flatteurs, s'inau- gurait celte correspondance entre tes deux généalogistes, elle fut brusquement interrompue par des événements de force majeure. Une période nouvelle de calamités et d'alarmes s'ouvrait pour la Bresse. La peste, qui avait si fatalement éprouvé la ville de Bourg dans les années 1628 et 1629, reparut au mois d'octobre 1636, avec des symptômes non moins redoutables. En même temps, la guerre éclatait sur tous les points : en Italie, en Allemagne, aux Pays-Bas, aux Pyrénées, dans ta Bourgogne et la Franche-Comté, aux portes même de la Bresse. Ce n'était pas, comme au siècle précédent, la question religieuse qui mettait les armes à la