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DE GUICHENON. 115 main de la France. Le cardinal de Richelieu s'était enfin dé- cidé à attaquer ouvertement la maison d'Autriche et à mettre en action sa grande politique qui consistait à substituer l'influence de la France à celle de l'Espagne sur l'Italie et sur l'Allemagne. Dans ce but, il favorisait sans scrupule à l'étranger la rébellion des sujets contre leurs princes légitimes et liguait contre l'unité catholique les intérêts et les forces du protestantisme. Mais il faut laisser ces considérations étran- gères à notre sujet pour revenir à la situation faite à la ville de Bourg par l'apparition simultanée de deux fléaux. Il fallut d'abord aviser au plus pressé, et prendre contre la peste les mesures conseillées par la prudence. La première adoptée fut la création d'une commission sanitaire, à la tête de laquelle fut placé Guichenon. On n'avait point oublié à Bourg les émi- nenls services que le médecin Grégoire Guichenon, son père, avait rendus à la ville en semblable circonstance, vers la fin du XVIe siècle. Les registres consulaires de la ville de Bourg, à cette date, nous ont conservé le témoignage aussi explicite qu'honorable de la reconnaissance publique pour le zèle et le dévoûment qu'il déploya dans ces longs jours d'épreuves. M. Philibert Le Duc en a reproduit les principaux passages dans sa substantielle et intéressante Notice. Samuel Guiche- non n'hésita pas à accepter le poste difficile où l'appelait la confiance-dé ses concitoyens. Voici, en résumé, les principales mesures qui furent prises, sous sa direction, pour arrêter les progrès de la contagion. De prime-abord, on reconnut que l'Hôpital des pestiférés, à Saint-Roch, ne pouvait contenir le nombre sans cesse croissant des malades. On acheta, en conséquence, cent douzaines de planches pour construire des cabanes; on fil venir du Dauphiné des nettoyeurs et des éprouveuses de maison qui prétendaient posséder le secret de se préserver de la contagion. Voici quels étaient les symp- tômes extérieurs de cette pesle, tels qu'ils sont décrits par