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SUR LA LITTÉRATURE FRANÇAISE. 71 de la parole sacrée, toujours environnés d'une foule avide de les entendre. Il s'arrête spécialement sur le V. Ravignan et dit : « Il venait mûrir et récolter la moisson semée par le P. Lacordaire, et bientôt un auditoire aussi nombreux accou- rait a ses conférences. La véhémence de la dialectique, l'ironie qui presse, l'onction qui pénètre, l'énergie qui prend de vive force les émes, voilà les caractères de son talent et de son style Une conviction profonde comme la foi, ardente comme la cha- rité, respire dans l'autorité de son geste animé, de son cœur ému, de son altitude à la fois imposante et suppliante, qui semble demander, aux âmes qu'il exhorte, grâce pour elles- mêmes. Le Jésuite et le Dominicain enchaînaient au pied de leur chaire des milliers d'auditeurs. » M. Nettement dit posi- tivement que : « l'épanouissement des idées catholiques était général, qu'une grande partie de la jeunesse était profondé- ment remuée par les idées religieuses (1). » Ces paroles sont fort rassurantes. La jeunesse en général n'avait donc pas été si mal élevée qu'on le dit quelquefois ; ce n'était donc pas une « époque sceptique, » comme on l'appelle souvent, et môme huit pages plus haut dans ce môme ouvrage. Malgré les ombres dont l'auteur a exagéré la noirceur, le tableau qu'il fait du demi siècle où nous avons vécu charme encore les regards, et, à tout prendre , nous donne une bonne idée de nos contemporains. Il est fort remarquable quand il stigmatise les apologistes des excès révolutionnaires et les insulteurs posthumes de tant de victimes si nobles et si dignes de pitié. Tout homme sage approuvera celte légi- time indignation : car, comme l'a très-bien dit toul récem- ment M. Saint-Marc-Girardin, on peut être de son temps e* apprécier les avantages de la société moderne, sans approuve! les perfidies et les violences qui ont été commises nvanî rl'y ,t; Tomel. pag 3PO.