page suivante »
72 COUP-D'OEIL SUR LA LITTÉRATURE FRANÇAISE. arriver. Éternellement il sera permis de penser que les in- justices ne sont jamais nécessaires, et que les bouleverse- ments sociaux arrêtent et entravent plutôt la civilisation qu'ils ne la font avancer. Regarder les désordres et les terreurs de la fin du dernier siècle comme les préludes nécessaires de notre société actuelle, ce serait faire injure à la morale et u l'humanité. Outre l'élévation des idées et la dignité du style, cet ou- vrage se recommande encore par sa bonne ordonnance, par le soin qu'a eu l'éditeur de bien diriger l'exécution typogra- phique, d'indiquer sommairement au haut de chaque page l'objet traité et d'en rendre ainsi la lecture commode et at- trayante. En indiquant des modifications possibles sur certains points, des omissions notables qu'il sera toujours facile de réparer, quelques inégalités d'élendue et de proportion, quelques sé- vérités qu'il serait peut-être à propos d'adoucir, quelques points litigieux et contestables qu'il serait aisé de rectifier ou de faire disparaître, nous avons eu en vue de faire appel aux lumières de l'auteur pour le moment où il songera à une édition nouvelle, et de concourir, s'il est possible, à la perfection de cette œuvre de haute critique, qui a dû coûter de si longues veilles. Tel qu'il est, cet ouvrage mérite la plus sérieuse attention des hommes de goût et fera grandir dans leur estime l'écrivain qui l'a entrepris, LEGEAY, 10 mai 1855.