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SUR LA LITTÉRATURE FRANÇAISE. 65 en un grand ouvrage et a reçu de très-importantes améliora- tions. Quand même on aurait cru pouvoir se dispenser do parler de M. Jules Taschereau comme polémiste , tout le monde sait quel est le mérite de VHistoire de Molière et de VHistoire de Corneille où se trouvent concentrés les fruits de tant de recherches et d'une érudition si judicieuse. L'Art en Allemagne , par M. Hippolyle Forloul , a un mérite dont l'Académie française vient de reconnaître hautement la valeur. Ballanche s'était déjà fait connaître comme grand écrivain ; sa Palingènêsie sociale est un ouvrage du premier ordre , e! l'un des plus originaux et des plus profonds de notre siècle Je suppose que les Brises Eoliennes (1) aient paru trop li- bres ; mais les Poésies de M. Victor de Laprade , dictées par un sentiment si religieux , devaient être honorablement classées. Dans les Rêves et Souvenirs de M. Marie-Gustave Larnac, respire une piété douce et consolante, et jamais Poésies morales et philosophiques n'ont mieux justifié leur titre. On sait que la plupart de ces écrivains , passés sous silence , sont Lyonnais. Cet oubli n'est-il pas infiniment regrettable ? M. Nettement justifie lui-même nos regrets . qnand il dit : « La société moderne ne marche que par les éléments chrétiens et spiritualistes qui lui restent et qui lui donnent le senliment du beau et du bien..-. Le châtiment le plus effroyable que Dieu pût envoyer aux esprits désespérés qui le méconnaissent, ce sérail de les faire vivre dans une société où l'on ne croirait qu'aux mathématiques (2). » La forme du Gouvernement réagit toujours sur la littéra- ture ; mais quand il est permis de tout dire , celle influence est fort limitée. Chose singulière ! le Gouvernement d'alors procédait de la bourgeoisie et des classes le plus sérieusement (1) Paris; Curmer, 1845- (2) 1 vol., pag. 532.