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lence de certaines représentations au sein de la conscience,
ce qu'ils ont nié c'est la conformité de ces représentations
avec la réalité, or n'est-ce pas là ce que nie Kant et toute
son école? L'idéalisme trascendental peut bien se distinguer
quant à ses méthodes et à ses procédés des scepticismes
antérieurs, mais non quant à ses résultats.
   M. Cousin impose au nom de la logique cette consé-
quence au système de Kant, et continuellement il la com-
bat soit dans ses principes, soit en elle-même. Cette dis-
cussion se rattache au fond même du système de M. Cousin,
et si en certaines de ses parties elle n'est pas plus étendue
dans l'ouvrage dont nous parlons, c'est que déjà sous une
forme ou sous une autre elle se retrouve dans la plupart
de ses ouvrages antérieurs. Kant a parfaitement établi que
dans chaque pensée intervenait un élément qui ne peut
venir de l'expérience, un élément a priori, mais il a eu le
tort de rattacher ces éléments a priori, les uns à la sensi-
bilité, les autres à l'entendement, les autres à la raison, au
lieu de les rapporter, en vertu de leurs caractères communs,
à une source commune, à une faculté unique intervenant
dans toutes les opérations de notre intelligence. A cette fa-
culté unique d'où découle toute notion marquée du double
caractère de l'universalité et de la nécessité, 31. Cousin donne
le nom de raison. Quelle est dans son origine et dans sa
nature, cette raison ou plutôt cette lumière universelle qui
éclaire toutes les intelligences humaines ? A cette question
M. Cousin répond, avec Platon, avec Malebranche, avec
Leibnitz, qu'elle est une émanation de la raison suprême,
de la raison de Dieu même qui pénètre dans toutes nos
intelligences, en vertu du rapport qui unit les créatures finies
avec la substance infinie, et les intelligences finies avee l'in-
telligence infinie. Ce que le soleil est à nos yeux, la raison
l'est à notre intelligence, et comme c'est à la lumière du