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Déjà son ombre descendue
Flotte dans la vague étendue,
Et des monts voile les contours,
Et son haleine nous effleure
Comme pour nous annoncer l'heure
Des mystérieuses amours.

L'étoile du soir éveillée
Scintille à travers la feuillée
Comme le flambeau de l'hymen ;
Et les chœurs do tes sœurs nocturnes
A tes pieds épanchent leurs urnes,
Et chanteront jusqu'à demain.


             LA FLEUR.

Tai, tout le long de la journée,
Demeuré la face tournée
Vers les champs que tu vas courir,
Epiant le bruit de ton aile,
Et du haut de ma tige frêle
Me penchant pour le découvrir.

Mais au loin sur l'immense plaine,
Je n'ai rien ouï que l'haleine
Du vent triste qui gémissait,
Et je n'ai vu que l'hirondelle
Qui s'enfuyait à tire-d'aile,
Et le nuage qui passait.

Et je déplorais ton absence,
Et je maudissais la puissance
Qui me tient attachée au sol,
Et j'enviais la destinée
De la feuille errante et fanée
Que le vent roulait dans son vol.