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             A nous, bonheur et richesses!
             Le peuple à nous s'intéresse,
               Il est de nos amis.
             Oui ! le peuple à nous s'intéresse,
               Il est de nos amis.

   « Ceux qui habitent les frontières, sur les lisières des doua-
nes, apprécient tout ce qu'il y a de vérité et de couleur locale
dans ce refrain -, car le peuple (lisez les consommateurs
c'est-à-dire tout le monde) veut la liberté du commerce, et
Béranger a tout aussi parfaitement reflété les sensations du
peuple que lorsqu'il a composé la Grand-Mère, le vieux Ser-
gent et le vieux Caporal. El pour cela, il a une langue à lui,
une langue claire, brève et puissante. Autant de mots, autant
de principes vrais. Voyez comme il caractérise la théorie
de la balance du commerce, les funestes effets des droits
protecteurs et la manière de s'y soustraire.

            Aux échanges l'homme s'exerce ;
            Mais l'impôt barre les chemins.
            Passons! c'est nous qui du commerce
            Tiendrons la balance en nos mains.

   « N'y a-t-il pas là, en même temps, un délicieux jeu de
mots? Jamais un économiste en titre n'a eu tant de bonheur;
jamais il n'a mieux formulé le droit si naturel du laissez faire,
laissez passer.

            A la frontière où l'oiseau vole,
            Rien ne lui dit: suis d'autres lois.
            L'été vient tarir la rigole
            Qui sert de limite à deux rois.
            Prix du sang qu'ils répandent,
            Là leurs droits sont perçus.
            Ces bornes qu'ils défendent,
            Nous sautons par dessus.

  « En deux mots il traite la question des houilles et des fers,
des laines et des vins, etc. II résume les plaintes de Bor-