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qui, en entraînant avec plus ou moins de rapidité des blocs
anguleux de quarzites durs des Alpes, ont forcé ceux-ci à bu-
riner ainsi les roches dans tous leurs replis, tandis que la pro-
gression lente, irrégulièrement roulante des blocs d'une
moraine, est complètement insuffisante pour donner une idée
du parallélisme et de la perfection de ce tracé naturel.
   Si, d'ailleurs, on a vu de pareils burinages sous les glaciers
actuels, qui empêche de concevoir qu'ils ont été occasionnés
par une grande débâcle, et qu'ils ont été simplement recou-
verts depuis par les glaciers actuels.
   Les géologues suisses ont encore posé une objection grave,
à laquelle il s'agissait de répondre. Suivant leurs observations,
quand il y a convergence de deux glaciers venant de vallées
confluentes, les moraines respectives se juxtaposent sans se
confondre; or, ils avancent que ce fait est inconciliable avecle
mode de transport par l'eau, dont la liquidité aurait permis aux
deux lames de débris de se mélanger immédiatement en con-
fondant ensemble leurs produits respectifs. M. Fournet décline
cette conséquence. Il suffit aux habitants de Lyon d'exami-
ner le confluent du Rhône et de la Saône. Si la Saône, par
exemple, est trouble, on peut s'assurer par la différence
des teintes, que ses eaux loin de se mêler immédiatement
avec celles du Rhône cheminent au contraire parallèlement
avec elles dans le même lit sur des étendues de plusieurs
lieues.
   Ainsi donc tous les faits que l'on a cru pouvoir n'expliquer
qu'avec le concours des glaciers, s'expliquent parfaitement
sans eux, tandis que ceux-ci exigent des hypothèses hasardées,
tels que le refroidissement du globe, tels que des surexhaus-
sements des Alpes à certaines époques : hypothèses dont au-
cun fait positif ne justifie la nécessité.
   D'ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que dans les hautes
vallées alpines, sur les sommités du Jura, telles que le plateau