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                                      VARIETES.




      AI.   JOCEFROY   ACCUSÉ   [>K MATÉRIALISME   TAR   M.   I . ' É V È Q U E DE CHATRE.




   La petite note qui accompagnait le travail do M. Damiron sur
M. Jouffroy, contenu dans le dernier N° de la Revue, a soulevé con-
tre elle quelques récriminations. Nous donnons aujourd'hui à notre
pensée le développement qu'elle n'a pu avoir alors :

   C'est de matérialisme que l'évêque de Chartres, M. de Montais a accusé la
philosophie de M . Jouffroy, et c'est de cette accusation que nous avons dit
qu'elle était ridicule, tant sa fausseté est manifeste pour quiconque connaît tant
soit peu l'histoire de la philosophie contemporaine. Que M . l'évêque de Char-
Ires eût     accusé M.     Jouffroy    d'hétérodoxie, nous n'aurions certainement
pas songé à le défendre, car le philosophe qui a écrit le morceau remarquable
intitulé : Comment les dogmes finissent, peut bien être soupçonné de n'avoir pas
eu foi à l'éternelle durée des dogmes catholiques. Mais Mgr. de Chartres a peut
être remarqué que les attaques portées au nom de l'orthodoxie, ne font pas
aujourd'hui grande impression sur tes esprits, et il a cherché ailleurs des argu-
ments plus puissants pour discréditer la philosophie contemporaine. Voilà sans
doute ce qui l'a entraîné à choisir si malheureusement le texte de sa déclama-
lion contre la philosophie de M. Jouffroy. En effet, accuser de matérialisme le
philosophe qui, pendant toute sa vie, a combattu le matérialisme, qui même est
mort en le combattant, puisque son dernier travail philosophique est. une réfu-
tation du matérialisme de Eroussais, c'est se fourvoyer d'une étrange manière.
Et quel est l'ouvrage de M. Jouffroy contre lequel l'évêque de Chartres fulmine
cette grave accusation ? C'est la préface des esquisses morales du Dugald
Stewart, dans laquelle précisément M . Jouffroy prouve contre les matérialistes
avec une lucidité qui ne laisse rien à désirer, qu'il existe un ordre de faits dis-
tincts des faits sensibles, que ces faits sont susceptibles d'être observes par la
conscience comme les faits sensibles par les sens, et que l'observation de ces
faits constitue une science, la psychologie, profondément distincte de la phy-
siologie. Mais à l'appui de son accusation, M . de Montais a cité une phrase qui
lui parait concluante. Dans le passage d'où celte phrase est tirée, il est ques-