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portance de tout mouvement philosophique ne saurait ôl re comprise,
si l'on ignore quels sont ses antécédents dans l'histoire, et quelles
causes l'ont préparé, l'auteur passe d'abord eu revue la philosophie
scholastique du moyen-âge, et il la caractérise d'une manière fort
heureuse lorsqu'il l'appelle la servante de la théologie. Cependant
cette servante tend à s'émanciper définitivement dès la fin du XVe
siècle et surtout après qu'il lui fût possible de retremper ses forces
aux sources de la littérature antique.
    Les principaux novateurs, Pomponat, Vanini, Campanella, Bruno
 sortent de l'Italie, et, chose remarquable, ils semblent prendre à
tâche de briser le joug de l'autorité. Cependant leurs systèmes phi-
losophiques se distinguent plutôt par la hardiesse que par des résul-
 tats réels. 11 appartenait à Descartes, pénétré des importantes dé-
couvertes opérées dans les sciences physiques et mathématiques
par Copernick, Galilée, Kepler, Harvey, do donner une base iné-
branlable à la logique ou à la méthode d'investigation, et de systé-
 matiser les connaissances éparses autour de lui. L'incontestable
 gloire1 de Descartes est d'avoir fait triompher la cause du libre exa-
men, en le faisant précéder d'un doute seulement provisoire, et eu
lui donnant pour critérium unique, l'évidence. C'est là l'objet du
 célèbre Discours sur la Méthode, dont un des mérites trop peu ap-
 précié est d'avoir été écrit eu langue vulgaire, et d'avoir encore con-
 tribué par ce seul fait, comme le remarque M. Bouillier, à déchirer
le, voile qui fermait au plus grand nombre l'entrée du sanctuaire de
la science. L'auteur de la Méthode ne se contenta pas d'indiquer la
route que l'esprit humain doit suivre, il en voulut faire l'applica-
tion aux questions les plus ardues de la métaphysique, de la physi-
que et de la physiologie. 11 serait impossible de donner ici, même
le plus sommairement, un aperçu des travaux de Descartes; l'ex-
 position complète delà pWlosophie de ce grand homme a été traitée
avec bonheur par M. Bouillier ; ce jeune professeur a réuni en un
 seul faisceau sur chaque question fondamentale les idées de Des-
 cartes disséminées dans ses nombreux ouvrages ; il a su choisir
 avec habileté les caractères essentiels propres à faire connaître la
solution de tous les problèmes tentés par le génie de Descartes. La
 clarté et la facilité d'exposition qui brillent dans cette partie du nié-