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287 portance de tout mouvement philosophique ne saurait ôl re comprise, si l'on ignore quels sont ses antécédents dans l'histoire, et quelles causes l'ont préparé, l'auteur passe d'abord eu revue la philosophie scholastique du moyen-âge, et il la caractérise d'une manière fort heureuse lorsqu'il l'appelle la servante de la théologie. Cependant cette servante tend à s'émanciper définitivement dès la fin du XVe siècle et surtout après qu'il lui fût possible de retremper ses forces aux sources de la littérature antique. Les principaux novateurs, Pomponat, Vanini, Campanella, Bruno sortent de l'Italie, et, chose remarquable, ils semblent prendre à tâche de briser le joug de l'autorité. Cependant leurs systèmes phi- losophiques se distinguent plutôt par la hardiesse que par des résul- tats réels. 11 appartenait à Descartes, pénétré des importantes dé- couvertes opérées dans les sciences physiques et mathématiques par Copernick, Galilée, Kepler, Harvey, do donner une base iné- branlable à la logique ou à la méthode d'investigation, et de systé- matiser les connaissances éparses autour de lui. L'incontestable gloire1 de Descartes est d'avoir fait triompher la cause du libre exa- men, en le faisant précéder d'un doute seulement provisoire, et eu lui donnant pour critérium unique, l'évidence. C'est là l'objet du célèbre Discours sur la Méthode, dont un des mérites trop peu ap- précié est d'avoir été écrit eu langue vulgaire, et d'avoir encore con- tribué par ce seul fait, comme le remarque M. Bouillier, à déchirer le, voile qui fermait au plus grand nombre l'entrée du sanctuaire de la science. L'auteur de la Méthode ne se contenta pas d'indiquer la route que l'esprit humain doit suivre, il en voulut faire l'applica- tion aux questions les plus ardues de la métaphysique, de la physi- que et de la physiologie. 11 serait impossible de donner ici, même le plus sommairement, un aperçu des travaux de Descartes; l'ex- position complète delà pWlosophie de ce grand homme a été traitée avec bonheur par M. Bouillier ; ce jeune professeur a réuni en un seul faisceau sur chaque question fondamentale les idées de Des- cartes disséminées dans ses nombreux ouvrages ; il a su choisir avec habileté les caractères essentiels propres à faire connaître la solution de tous les problèmes tentés par le génie de Descartes. La clarté et la facilité d'exposition qui brillent dans cette partie du nié-