Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                       156
    i r e comprenant les femmes des classes ouvrières que la police ne saurait
atteindre ;
    2 e comprenant les femmes qui fréquentent les maisons clandestines au nombre
 croissant de 20 à 22.
    3U Comprenant les femmes enregistrées aux bureaux de la police, au nombre
.approximatif de 3oo, pour la ville seulement.
    Ainsi, dans ces trois catégories, plus de 3,000 femmes, se livrant à la prostitu-
tion du plus liaul ou du plus bas degré, forment la source la plus abondante de
la contagion syphilitique, d'autant mieux que, à l'exception des 3oo filles publi-
ques que la police tient sous sa surveillance, les autres demeurent dans des
foyers inexplorés.
    Joignez à cela un service sanitaire, incomplet, irrégulier, où tout a semblé
jusqu'ici se diriger en dehors de l'action de la haute administration, et l'on com-
prendra toute la puissance de ces éléments de désordre que l'auteur signale et
 scrute en tous sens.
    A toutes ces causes désastreuses, entretenant l'activité dévorante du foyer de
 la contagion syphilitique, ajoutez encore la vente déboutée et abusive des re-
 mèdes secrets, remèdes plus funestes souvent que la maladie elle-même ; joi-
gnez-y enfui les déplorables résultats de certaines innovations, introduites dans
 les doctrines médicales par des hommes trop préoccupés d'idées systématiques ;
 et personne assurément ne s'étonnera, en présence de tels faits, si les relevés
 statistiques donnent le chiffre énorme de S,000 vénériens environ par année.
    Avoirjanalysé cettepartie importante del'ouvrage c'est avoir, ce nous semble,
 assez montré avec quelle hardiesse l'auteur, fort de l'autorité des économistes et
 des moralistes les plus distingues de notre époque, marche au but qu'il s'est
proposé, en attaquant sans pitié ni merci les abus et les vices que signale sa gé-
néreuse indignation.
    La seconde partie renferme une discussion fort étendue sur la valeur des doc-
trines médicales touchant la contagion syphilitique. Coutagioniste comme tous
 ceux qui ne récusent pas le témoignage de leurs sens et de leur raison, l'auteur
retrace le tableau de tous les désordres physiques et moraux qu'entraîne à sa
suite le principe contagieux de la syphilis. Ici encore nous le voyons faire preuve
d'un sens logique non moins ferme qu'éclairé, soit qu'il combatte des préjugés
funestes soit qu'il adopte ou rejette des opinions accréditées dans la science.
Après avoir consacré quelques pages à reproduire, à grands traits, le type de
certaines constitutions maladives qui tendent à se généraliser dans notre ville,
le docteur Totton se résume à peu près ainsi :
    La syphilis agit sur la sauté publique par son caractère spécial.
    Cette maladie nuit au bien-être du peuple par les accidents qui lui sont
propres, par les altérations profondes qu'elle porte dans l'organisme, par les
désordres moraux qui l'accompagnent ou qui la suivent, dans la classe ou-
vrière en forçant de suspendre ou de diminuer les travaux, par l'accroissement
de dépense qu'elle nécessite, enfin par les charges énormes et toujours crois-
santes qu'elle fait peser sur la société tout entière.
    La troisième partie présente l'inventaire de tous les secours administratifs
et médicaux affectés, dans la ville de Lyon, à la répression et à la curalion de la
syphilis. Une revue historique, remplie d'observations curieuses, nous montre
que, après bien des essais infructueux de sévérité morale, après bien des sa-
crifices insuffisants dans diverses institutions de bienfaisance publique, ce ne fut
qu'eu i 8 o 3 que l'hospice de l'Antiquaille s'ouvrit aux malades syphilitiques.
160 lits leur sont aujourd'hui consacrés, r to gratuitement, le reste moyennant une
rétribution de 1 l'r. i5 c. par jour. D é p l u s , quelques améliorations ont été
faites dans la distribution des malades : les jeunes enfants des deux sexes ont été
placés dans des salles séparées ; mais, à l'exception de quelques malades payants,