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 Et l'aube la prenant pour cible de sa flamme,
 Du bout de ses rayons allumait tour à tour
 Chaque grain de rosée où pétille le jour,
 Et de points lumineux la toile constellée,
 Rayonnait, transparente, au soleil étalée.


Tandis qu'à l'admirer mon esprit se complaît,
Une mouche se prend aux mailles du filet,
Une mouche étourdie et née avec l'aurore,
Le matin même, — alerte et toute folle encore
Du ciel bleu, des prés verts, du matinal éclat.
De la tiédeur de l'air où son aile s'ébat.
Elle s'avance, hésite et s'arrête, étonnée
De toutes les lueurs dont elle est couronnée,
Erre de fil en fil et rencontre, en changeant
De cercle et d'horizon, mille jouets d'argent.
Elle court, éblouie, admirer son imago
Dans chaque bulle d'eau qui tremble à son passage
Et croit, en y buvant, de sa trompe toucher
Les changeantes couleurs qui semblent s'y cacher.



0 jeunesse en tous temps tu seras donc la même,
0 jeunesse acharnée à te perdre de même
Que d'autres avant toi se sont déjà perdus !
Et sitôt qu'au matin, près desfiletstendus,
Tournera le miroir aux ardentes facettes,
Toujours vous descendrez, joyeuses alouettes.


La mouche semblait là dans son palais natal,
Et lustres de rosée et lampes de cristal
Eclairaient le palais diaphane et mobile ;
Plus loin, s'aventurant sur quelque fil fragile,
Elle montait, montait, éperdue, au milieu