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Tu vis !.... Ta providence en tous lieux se déploie,
L'univers la publie et mon cœur la ressent ;
La voix de ma raison la signale avec joie :
Tu vis, et ce mot seul m'affranchit du néant.
Atome de ce monde, où resplendit ta grâce,
Au centre de la sphère elle a marqué l'espace
Où, couronné d'honneur, je siège sans.rival ;
Seul, au plus haut degré des formes corporelles,
Non loin des séraphins auxflammesimmortelles,
De tant d'êtres divers je suis l'anneau central.




Emblème merveilleux de la nature entière,
Enchaîné par mes sens à la fragilité,
Je porte, en cet esprit qui dompte la matière,
Un glorieux reflet de ta divinité.
Mon corps usé s'affaisse et se réduit en poudre ;
Mon esprit, dans les airs luttant contre la foudre,
Atteint les profondeurs où nul astre ne luit.
Esclave, je suis roi ; ver impur, je suis ange !
D'où naquit ce contraste inexplicable, étrange?
D'où règne-t-il en moi, qui ne l'ai point produit ?



C'est toi, Dieu créateur, c'est toi qui l'as fait naître,
Toi qui de ton enfant veux être le sauveur !
De ce vaste univers seul moteur et seul maître,
Toi, souffle de mon ame etflambeaude mon cœur !
Ta sage providence a voulu que cette ame,
Avant de s'élever sur ses ailes de flamme,
Traversât ici-bas l'abîme de la mort ;
Afin que, par l'épreuve au bonheur préparée,
Elle montât bientôt, pure, régénérée,
Au séjour éternel où tu fixas mon sort.