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ou se renouveler dans le sein de l'Eternel. Le genre humain hale-
tant, dégoûté de lui-même, fit comme ledisciple bien aimé, il pencha
la tête et se reposa dans l'ample sein du Christ.»
    Mais toutes ces sociétés antiques, toutes ces religions ont-elles
vécu uniquement sur l'erreur ? « Quoi, ces empires qui ont fatigué
la terre de leur longue existence, si solidement assis que l'on ne dé-
couvre presqu'aucun changement dans la lente succession des siècles
qu'ils ont parcourus, ces états immenses par la durée, comme par
l'étendue, ne renfermeraient que le néant dans leur sein ! Et le dogme
social qui les a fait vivre, qui leur a donné une éternité terrestre,
ce dogme ne contiendrait pas une parcelle de la vérité suprême qui
seule communique la vie, la grandeur et la durée !            Non, cela
n'est pas, cela n'a pas pu être. Un rayon de l'éternelle vérité a jailli
à travers le soupirail de ces temples monstrueux, et ce rayon tant
faible, tant brisé qu'il était, a suffi pour donner à ces cités éparses,
à ces races ennemies, la consistance du granit pendant près de vingt
siècles. »
    Toutes les révolutions sociales, toutes les révolutions dans l'art,
 ont pour principe une révolution religieuse. En suivant le dévelop-
 pement de l'idée religieuse, l'écrivain a été conduit à faire le tableau
 des formes sociales qui se sont succédées dans l'antiquité avec
les religions diverses, en même temps qu'il nous peint à grands
traits l'histoire même de l'art dans une partie de son livre qui
 renferme les germes d'une esthétique complète.
    Il nous montre l'art suivant la religion dans toutes ses phases, de-
 puis le panthéisme oriental jusqu'au spiritualisme chrétien. Au
culte de l'infini matériel, du Dieu univers, correspond l'architecture,
 à l'antropomorpbisme de la Grèce la sculpture, au christianisme la
 peinture et la musique, le plus spirituel des arts. La poésie, qui
 est à la fois architecture, sculpture, peinture et musique, se
 divise en plusieurs genres qui ont chacun une analogie particulière
 avec un certain ordre religieux et social. La poésie lyrique s'assortit
 à l'architecture sacerdotale, à la théocratie. L'épopée érige l'homme
 sur un piédestal, elle l'adore à demi, c'est le poème naturel de toute
 aristocratie; le poème dramatique correspond à la peinture, c'est
 l'Å“uvre de la démocratie. Plusieurs de ces idées étaient entrées déjÃ